Allocution du Jour du Souvenir 2016

11 novembre 2016
Cénotaphe militaire du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, Montréal

19e Cérémonie québécoise du Jour du Souvenir
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

11-11

Extrait de la prise de parole de Me Maxime Laporte,
Président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.

10 h 55

Mesdames et Messieurs,
Chers Anciens combattants,
Monsieur le Premier ministre et président d’honneur,
Mesdames et messieurs les Députés,
Mesdames et messieurs les Représentants consulaires,
Messieurs les représentants de l’Association des Anciens sergents des Fusiliers Mont-Royal,
Messieurs les représentants de l’Association des Vétérans de la Guerre de Corée,
Monsieur le représentant d’Anciens Combattants Canada,
Monsieur le représentant de l’Alliance autochtone du Québec,
Messieurs les Anciens Présidents généraux,
Monsieur le représentant de la communauté hellénique de Montréal,
Distingués invités,

« Nous vous souhaitons la bienvenue à cette 19e Commémoration québécoise du Jour du Souvenir organisée par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. »

« Nous sommes réunis aujourd’hui afin de rendre hommage à des Québécois, des militaires qui ont risqué leur vie durant les grands conflits mondiaux et les missions de Paix à l’étranger. Cette année, nous tenons à souligner le 100e anniversaire des batailles de la Somme et de Beaumont-Hamel. »

« Des milliers d’entre eux ne sont pas revenus des champs de bataille. D’autres ont eu plus de chance. Ces braves hommes et femmes se sont courageusement portés à la défense de la liberté et de la paix. Afin de leur rendre hommage, je vous invite à vous lever pour observer une minute de silence. Nous allons entendre la Sonnerie aux morts qui sera jouée par Monsieur Benjamin Goron, suivie d’une minute de silence et du Réveil. Le personnel en uniforme et les vétérans coiffés donneront le salut continuellement durant la sonnerie et durant la minute de silence. »

10 h 58 Sonnerie aux morts : par Benjamin Goron, trompettiste

11 h 00 MINUTE DE SILENCE

11 h 01 Réveil par Benjamin Goron, trompettiste

11 h 03 Le Maître de cérémonie enchaîne immédiatement par la lecture de

L’ACTE DU SOUVENIR
« Ils ne vieilliront pas comme nous qui leur avons survécu.
Ils ne connaîtront jamais l’outrage ni le poids des années.
Quand viendra le moment du crépuscule
Et celui de l’aurore
Nous nous souviendrons de vous. »

 

[…]
« Distingués invités, au nom de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, je vous remercie d’avoir répondu à notre invitation. Ensemble, souvenons-nous et rendons hommage aux Anciens combattants québécois.
Pensons à ces héros bien de chez nous qui ont dû traverser des épreuves innommables, qui ont survécu non sans séquelles, aux théâtres de guerre où ils ont agi. À quelques-uns d’entre eux aujourd’hui, nos parlementaires présents leur décerneront dans quelques instants la Médaille de l’Assemblée nationale, en guise de gratitude et de reconnaissance.
Les gens qui seront honorés aujourd’hui méritent bien de la patrie. Nous leur devons tant. Nous leur devons tout. Car, ils ont eu le courage extraordinaire de mettre en jeu tout ce qu’ils avaient, c’est-à-dire leur vie. Cela, pour protéger tout ce dont nous jouissons.
Il est de connaissance notoire que les Québécois se sont vus imposer, lors des deux grands conflits mondiaux du 20e siècle, la conscription. Cela, dans une langue et au nom de symboles qui ne leur ressemblaient pas. Malgré tout, une fois les hostilités déclenchées, nous fûmes nombreux à réaliser que la magnitude des enjeux justifiait de mettre de côté nos particularismes pour accomplir notre devoir. Cet impératif, cette nécessité de défendre la paix et la démocratie, quand tout est chaos, fait de nous tous des frères et sœurs et des alliés, par-delà nos différences, face au destin de la civilisation humaine.
Voilà ce que nous avons voulu symboliser en tenant cette cérémonie au point de jonction des secteurs catholique, protestant et juif de ce bel et grand cimetière Notre-Dame-des-Neiges.
Un grand personnage de notre histoire, Olivar Asselin, journaliste, illustre défenseur de la liberté et ancien président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, a livré un discours flamboyant en 1916 au Monument national, tout juste après l’invasion de la Belgique. Il s’est écrié : « Mesdames et Messieurs, nous ne voulons pas être de ceux qui diront « Si j’avais été là ! » Et alors, Asselin a pris la tête d’un corps de volontaires de langue française et son discours a été distribué massivement dans les bureaux de recrutement.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, environ 90 000 Québécois se sont enrôlés volontairement, et un grand nombre d’entre eux ont poussé leur dernier souffle sur les champs de bataille.
Parmi nous, la plupart des Québécoises et Québécois qui font partie des générations d’après-guerre appartiennent, à l’échelle de l’histoire de l’Humanité, à une minuscule minorité de privilégiés n’ayant pas eu à composer avec les affres d’un conflit armé sur le territoire de leur pays ou à l’étranger.
Notre devoir de mémoire n’est pas moins grand. Il l’est davantage. Car, c’est au prix du sang, des sacrifices et des souffrances passées, que nous devons notre chance de ne pas avoir eu à revivre, à notre tour, toutes ces épreuves. Du moins jusqu’ici, car avec toutes les menaces qui grondent, la paix et l’équilibre dont nous bénéficions, restent encore précaire.
En ce jour de commémoration, il faut non seulement se souvenir, mais aussi réfléchir aux gestes que nous devrions poser aujourd’hui afin d’éviter les guerres de demain ; pour combattre les injustices économiques et sociales dans le monde ; pour promouvoir la liberté des individus et des peuples.
Ce devoir de mémoire que nous rendons aujourd’hui, ce devoir nous rassemble. Il nous permet de renouveler de façon solennelle nos engagements à défendre sans relâche toutes les valeurs qui composent notre héritage, notre bien commun et notre fierté.
Ces citoyens enterrés ici, à ma gauche, à ma droite, derrière moi, ces jeunes gens qui n’ont pu poursuivre comme vous et moi leur existence, ils ont donné leurs vies pour ces valeurs. À ceux-là, à ceux aussi qui sont restés marqués éternellement par le drame de la guerre ; à ceux qui ont survécu et dont quelques-uns nous font aujourd’hui l’honneur d’être parmi nous… Nous voulons leur dire que nous n’oublions pas, que nous n’oublierons jamais.
En ce jour de l’Armistice et pour la suite du monde, je me souviens.
Merci. »
[…]

S’ensuit la présentation des dix Anciens combattants honorés ce 11 novembre, qui recevront des mains des parlementaires présents, leur médaille de l’Assemblée nationale.

Un groupe de jeunes de l’école primaire Socrate-Démosthène récite un poème de paix.

Enfin, les dignitaires déposent à tour de rôle des couronnes et gerbes de fleurs au pied du cénotaphe militaire.