Bonne année, Pierre-Jean-Jacques!

Texte de Boukar Diouf parue dans La Presse du 29 décembre 2012
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Grâce à ta générosité, j’ai rapidement découvert que pour un immigrant, garder les yeux fixés sur le rétroviseur était une façon certaine de foncer dans un mur et de ne jamais voir se pointer la lumière qui guide les rêves. Que de marcher énergiquement vers les autres était la seule façon de s’approprier une partie de leur identité collective. En effet, contrairement à l’assimilation qui est très souvent une conséquence de la passivité, l’intégration à une nouvelle culture est un processus actif. On ne peut pas devenir l’autre sans l’approcher, l’écouter, lui parler, le sentir, l’aimer et surtout l’étudier avec passion. S’intégrer à une nouvelle culture, c’est comme lire un livre plusieurs fois. La première lecture sert généralement à se familiariser avec les personnages. À la deuxième lecture, on s’intéresse davantage à l’histoire. Mais après la troisième lecture, si on arrive à raconter cette histoire avec passion, c’est qu’elle est aussi devenue la nôtre et les personnages, des membres de notre propre famille.

Si je travaille tous les jours à essayer de raccommoder notre courtepointe culturelle si réconfortante, mon cher Pierre, c’est pour exhiber fièrement ma québécité et témoigner de ma gratitude à tous ces gens qui, comme toi, m’ont ouvert grand les bras et le coeur. Chaque oiseau, disait mon grand-père, doit chanter les louanges du pays où il a passé la saison chaude. En mon nom personnel et au nom de tous les immigrants qu’on n’entend pas souvent parce qu’ils sont juste bien de vivre ici, je voudrais souhaiter une bonne et heureuse année à Pierre-Jean-Jacques, via mes amis Pierre Gauthier et Pierre Rioux.

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