C’est le Canada qui nous coupe du monde

MATHIEU BOCK-CÔTÉ | LE JOURNAL DE MONTRÉAL | 9 JUIN 2014

quebecmonde

Écrasé à 20 % dans les sondages, le Parti québécois attire vers lui ceux qui aiment tabasser les agonisants. Chez les fédéralistes purs et durs, surtout, on le cogne avec cœur. Depuis le temps qu’ils veulent en finir avec l’indépendance, qu’ils considèrent comme une anomalie politique, ils veulent lui donner la charge finale.

C’est ainsi qu’on voit remonter à la surface le pire des arguments possibles: il serait temps de s’ouvrir au monde et d’en finir avec le repli sur soi que représenterait la souveraineté. […]

La souveraineté serait une lubie de vieux débiles ou de boomers nostalgiques, et le Canada serait la seule promesse d’avenir possible. S’en séparer, ce serait se couper de la planète. […]

Mais ouvrons-nous au monde, justement. On découvrira que pour un peuple, avoir son pays demeure fondamental. En Europe, les nations rappellent à leurs dirigeants qu’elles tiennent à leur pays et à leur identité. La construction européenne, qui croyait dissoudre les nations dans une purée mondialisée, les voit remonter à la surface.

En Catalogne et en Écosse, la poussée souverainiste se porte mieux que jamais. […]

C’est un ancien argument souverainiste et, pourtant, il demeure profondément vrai: c’est le Canada qui nous coupe du monde. Il limite le Québec dans un cadre provincial qui l’oblige à rapetisser ses ambitions. […]

Nous avons oublié le sens véritable de l’indépendance: elle permettrait au peuple québécois de se gouverner pleinement lui-même. Il disposerait de tous ses pouvoirs, alors qu’en ce moment, plusieurs pouvoirs sont confisqués par Ottawa. Le Québec définirait par lui-même son rapport au monde. Il serait maître de son destin. C’est tout simple.

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