Cour suprême: le discours en anglais de Wilson-Raybould dénoncé

Maxime Bergeron  |  La Presse

 

(Ottawa) La ministre fédérale de la Justice a prononcé hier une allocution sans un seul mot de français pendant la cérémonie d’accueil du nouveau juge en chef de la Cour suprême, le Québécois Richard Wagner, un geste unanimement dénoncé par les partis d’opposition.

Le nouveau juge en chef de la Cour suprême du Canada, Richard Wagner, a eu droit à un concert d’éloges, hier, lors de la cérémonie officielle soulignant sa nomination.
Photo Fred Chartrand,

Le député néo-démocrate François Choquette, porte-parole en matière de langues officielles, juge « grave » cet impair de la ministre Jody Wilson-Raybould, qui maîtrise peu le français. « Ça illustre très bien, malheureusement, le manque de leadership et le manque de souci d’un accès à la justice dans les deux langues officielles. Elle a toute une équipe derrière elle qui aurait pu lui écrire de belles notes en français. »

Le bloquiste Mario Beaulieu a dénoncé un « manque de respect », tandis que le conservateur Gérard Deltell s’est dit « surpris et déçu » par le discours unilingue de la ministre.

Avant de confirmer la nomination de Richard Wagner en décembre dernier, Jody Wilson-Raybould s’est retrouvé au coeur d’un long débat sur la nécessité d’être bilingue -ou pas- pour les juges de la Cour suprême. Son attaché de presse a indiqué hier que la ministre « continue de travailler sur ses compétences en français ».

Plus tôt pendant la cérémonie d’accueil, la doyenne de la Cour suprême, Rosalie Abella, a rendu un vibrant hommage à Richard Wagner, qui possède « un coeur gargantuesque, une loyauté inébranlable envers l’intégrité, une réserve infinie de sagesse et une foi imperturbable envers l’égalité ». Le premier ministre Justin Trudeau et plusieurs autres dignitaires ont pris part à l’évènement.

La nomination de Richard Wagner à la tête du plus haut tribunal canadien a été saluée de façon unanime depuis la mi-décembre. Le magistrat de 60 ans pourrait siéger pendant les 15 prochaines années, en vertu de l’âge de la retraite fixé à 75 ans à la Cour suprême.

 

 

 

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