Crise au PQ – Il y a 30 ans, Pierre Bourgault faisait le même constat

Texte de Robert Comeau paru dans Le Devoir du 22 août 2011.

Ses arguments pour l’indépendance se retrouvent dans le programme électoral du RIN de 1966, qui n’est pas un programme de bon gouvernement provincial. Bourgault est très clair: «On s’apercevra vite à la lecture de ce programme que les solutions sont presque toutes irréalisables sans cet instrument essentiel qui s’appelle l’indépendance. C’est l’indépendance qui nous fera récupérer les pouvoirs et l’argent nécessaires pour appliquer notre programme, dans tous les domaines. Sans cet instrument, toute bataille devient futile, tout effort est vain.» (Écrits polémiques, tome 1, réédition 1996).

À ceux qui disaient alors qu’il fallait attendre les conditions gagnantes, Bourgault répondait: «Ceux qui le disent s’imaginent que l’indépendance est une récompense pour les peuples parfaits. Bien au contraire, l’indépendance est l’instrument des peuples faibles, des peuples qui n’ont pas de pouvoirs, des peuples qui manquent de moyens. C’est parce que nous ne sommes pas prêts qu’il faut faire l’indépendance. Elle vient non pas à la fin de la vie d’un peuple, mais au début: c’est-à-dire au moment où ce peuple entend assurer sa pleine liberté et assumer ses pleines responsabilités. Non, l’indépendance n’est pas une récompense, c’est un effort. Non l’indépendance, n’est pas un extrémisme, c’est la chose la plus normale au monde.» (Écrits polémiques, 1996).

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