Décès de M. Normand Robichaud

par Ismène Toussaint

20 AVRIL 2016 : DÉCÈS DE MONSIEUR NORMAND ROBICHAUD, « PÈRE » DE L’UNION MÉTISSE EST-OUEST DANS L’EST DU CANADA

C’est avec une profonde tristesse que nous vous informons du décès de notre ami monsieur Normand Robichaud, survenu le 20 avril dernier à Pointe-Sapin (Nouveau-Brunswick), dans sa 63e année.

111Reconnu « Métis » le 11 octobre 2005, lors des retrouvailles des représentants métis de l’Est, du Québec et de l’Ouest qui s’étaient déroulées dans le cadre de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM)1, monsieur Robichaud avait été l’un des premiers Acadiens à rejoindre le mouvement d’Union métisse Est-Ouest né cinq mois plus tôt dans l’esprit de Louis Riel2. En conséquence, il en avait été nommé l’un des « pères fondateurs » dans l’Est le 11 octobre 2006, en même temps que messieurs Jacky Vautour, Archie Martin, Alfred Chiasson, Wilfred Brideau et Larry Bélanger3.

Originaire de Rexton (même province), Normand Robichaud, dit « Chip Crow », était le fils de Delphis Robichaud et d’Adella Lebouthilier-Robichaud. Après avoir servi dans l’Armée Royale du Canada, il avait exercé le métier d’acheteur de homards pour le compte de la Coopérative de Pointe-Sapin. Il était également le chef d’un clan familial métis respecté et généalogiste.

Il laisse dans le deuil son épouse Véronique Martell-Robichaud, ses quatre filles, neuf petits-enfants, deux sœurs, trois frères, et de nombreux neveux et nièces. Ses funérailles seront célébrées le 27 avril prochain, à 11h, en l’église Saint-Joseph (patron des Métis) de Pointe-Sapin.

À titre personnel, je tiens à souligner l’exceptionnelle fidélité dont il fit preuve à l’égard de notre ancien mouvement métis, et cela, en dépit des tempêtes que celui-ci traversa et des agissements que des organismes officiels et des compatriotes métis malintentionnés orchestrèrent en vain pour le briser. Lors de la tournée métisse que j’effectuai dans l’Est en compagnie d’Archie Martin et de son épouse Pierrette Schofield, j’eus le privilège d’être initiée aux recherches que ce passionné poursuivait sur le peuple métis de sa province. Avec simplicité et courtoisie, il me fit également les honneurs de son chalet et de son magnifique jardin, foisonnant d’arbres, de fleurs, d’oiseaux, de petits lacs et de cabanes, sans nul doute le reflet du « paradis » où il repose actuellement.

Monsieur Normand Robichaud conserve bien-sûr pour toujours son titre de « père de l’Union métisse Est-Ouest ».

Ismène Toussaint

 Les Palourdes, symbole de la résistance des Métis de L'Est Tableau de Diane Richard, artiste du Nouveau-Brunswick (2006)
Les Palourdes, symbole de la résistance des Métis de L’Est
Tableau de Diane Richard, artiste du Nouveau-Brunswick (2006)

 

NOTES

1. Voir l’article suivant dans le « Dossier – Union métisse Est-Ouest 2005-2011 », en haut à gauche de notre site : « 11 octobre 2005 – Le rêve de Louis Riel se réalise : Reconnaissance officielle des Métis de l’Est par les Métis de l’Ouest – « La révolution métisse est en marche ! », déclare Ismène Toussaint lors du lancement de son livre, Louis Riel, Journaux de guerre et de prison », La Nation Autochtone du Québec, 11 octobre 2005,

2. Le mouvement d’Union métisse Est-Ouest fut fondé le 8 mai 2005 à Montréal par Raymond Cyr, conseiller de la communauté métisse de l’Estrie (Québec), et Gabriel Dufault, président de l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba (UNMSJM) ; Ismène Toussaint, auteure et spécialiste de Louis Riel, agissant à titre de lien-fondateur. Il avait pour objectif de renouer les liens entre les Métis de l’Est et de l’Ouest, qui avaient été séparés par la défaite de leur résistance à l’armée britannique et canadienne-anglaise à Batoche (Saskatchewan, 12 mai 1885), par la pendaison de Louis Riel (16 novembre 1885), et par des décennies d’injustices humaines, politiques et juridiques. Il devait également aider au « réveil » des Métis du Québec, qui vivaient dans l’ombre depuis la promulgation de la Loi des Indiens des années 1850-51, une partie d’entre eux ayant refusé d’entrer dans des réserves ou de s’assimiler à la population environnante. La famille de Marco Daigle, enseignant spirituel en Estrie, ainsi que les Métis George Letendre-Batoche (descendant de Xavier Letendre-Batoche, un ami de Louis Riel) et Éric Dubé, s’étaient précédemment rendus au Manitoba afin d’y rencontrer leurs « cousins de l’Ouest ».

3. Voir l’article suivant dans le « Dossier – Union Métisse Est-Ouest 2005-2011 », en haut à gauche de notre site : « Communiqué Est-Ouest – 11 octobre 2006 : Reconnaissance des Métis du Nouveau-Brunswick par les Métis de l’Ouest, La Nation Autochtone du Québec, 11 octobre 2006, ».