Des citoyens déposent 423 plaintes à l’OQLF

C O M M U N I Q U É

 

 

 

Sites internet commerciaux non-conformes à la Loi 101

DES CITOYENS DÉPOSENT 423 PLAINTES À L’OQLF

 
Montréal, 15 novembre 2016 – Quelques jours après l’annonce par le gouvernement Couillard de la mise en vigueur de ses nouvelles règles en matière d’affichage commercial, une dizaine de citoyens-nes ont déposé aujourd’hui au siège social de l’Office québécois de la langue française (OQLF), pas moins de 423 plaintes visant des sites Internet non-conformes à la Loi 101, appartenant à des entreprises du parc industriel de Saint-Laurent.

Cette opération, réalisée en collaboration avec la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal et l’Association péquiste de Saint-Laurent, se veut la seconde phase d’une campagne démarrée en mai dernier avec la publication d’une recherche-action réalisée par monsieur Jean Archambault, Ph.D. Cette étude a recensé plus de 1180 portails web liés à des entreprises de présentation et de distribution du TechnoParc Saint-Laurent, dont près de 70% se sont révélés unilingues anglais ou affichant une page d’accueil dans la langue de Shakespeare. Très approfondie, notamment en termes qualitatifs, l’étude de monsieur Archambault a permis de dresser un portrait vérifié de la langue du commerce électronique dans l’un des quartiers les plus névralgiques de Montréal eu égard à l’avenir du français, langue commune, langue d’intégration et langue du commerce.

Selon les résultats répertoriés du 4 au 15 février 2016, 31% des sites étudiés étaient unilingues anglais. 38,2% avaient une page d’accueil en anglais seulement. En comparaison, seuls 2,5% de ces portails étaient unilingues français, et 20,2% accueillaient les internautes en français. D’autre part, parmi les sites «bilingues», plusieurs présentent des informations dans un français très approximatif, parfois traduit à l’aide de l’outil de traduction de Google.

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Un sujet d’actualité

Cette campagne citoyenne, à commencer par la recherche-action, s’inscrit dans le contexte du débat sur la politique d’immigration et les défis immenses qu’il soulève, sachant que l’intégration passe tout d’abord par le monde du travail. Également, cette opération fait suite au refus du gouvernement libéral d’obliger les entreprises ayant des marques de commerce anglaises à afficher un générique français au-delà des façades des places d’affaires, comme dans leurs communications électroniques.

Rappelons de plus qu’en avril dernier, l’OQLF avait publié une étude portant sur un objet similaire. Cependant, cette étude, qui emprunte une méthode aléatoire, s’attarde aux commerces de l’ensemble des régions du Québec et se fonde uniquement sur les réponses de ces entreprises à une enquête téléphonique, sans aller sur le «terrain», d’où l’intérêt du travail de recherche effectué par monsieur Archambault.

 

Jean-Marc Fournier interpellé

Le Président général de la SSJB, Me Maxime Laporte, a interpellé Jean-Marc Fournier, ministre de la Francophonie canadienne et député de la circonscription de Saint-Laurent, où se situent les entreprises visées: «Plutôt que de fantasmer sur la francophilie canadienne au Yukon… monsieur Fournier devrait commencer par regarder ce qui se passe dans son propre comté, à Montréal, au Québec!»

Monsieur Yves Dumas, président du PQ Saint-Laurent, a fait valoir: «Par notre action, on veut démontrer à la population à quel point la langue française recule dans la circonscription de Saint-Laurent et ailleurs dans la région métropolitaine. Monsieur Fournier et l’ensemble du gouvernement libéral devraient, pour une fois, déposer leurs lunettes roses et se pencher sérieusement sur la situation.»

 

Les francophones, des consommateurs de seconde classe?

L’auteur de la recherche-action, Jean Archambault, a fait valoir: «On aurait pu croire que le secteur des grossistes et distributeurs à Saint-Laurent, dont le marché est essentiellement local, aurait fait plus de place au français puisque la clientèle est majoritairement francophone. Il n’en est rien.»

«Il appert que les consommateurs francophones ont généralement accès à une information commerciale de moins bonne qualité, les sites Internet anglophones étant souvent mal traduits ou incomplets.»

Maxime Laporte a indiqué: «C’est là qu’on voit à quel point les politiques de façade du gouvernement libéral se révèlent insuffisantes en 2016, à une époque où le commerce électronique est omniprésent. Il n’y a aucune raison, par exemple, que les récentes modifications au Règlement sur la langue du commerce et des affaires, proposées par le Ministre Luc Fortin, qui se limitent à donner une saveur française aux vitrines des magasins, ne s’étendent ni à l’intérieur des commerces, ni aux biens meubles comme les camions de transport, ni aux sites web des entreprises… C’est complètement superficiel. Les Libéraux paraissent un siècle en retard sur la réalité du commerce d’aujourd’hui. Il faut moderniser la Loi 101, en gardant intacts ses objectifs du départ!»

Les élus sommés d’agir pour contrer les reculs inquiétants du français à Montréal

Monsieur Laporte a affirmé: «Au point où on en est, nos élus et nos décideurs n’ont pas le droit de se montrer mollassons sur la question linguistique… C’est simplement irresponsable!»

«… Sachant qu’à Montréal, la proportion d’individus travaillant dans le secteur privé généralement et uniquement en français est passée de 62,5 % à 43,7 % entre 1997 et 2010. Sachant qu’en 2010, seulement 12 % des travailleuses et des travailleurs utilisaient seulement le français. Sachant qu’à l’heure où on se parle, 200 000 nouveaux arrivants ne parlent pas français au Québec (IREC). Sachant que les francophones, même de langue d’usage, sont en voie de devenir minoritaires sur l’Ile de Montréal, si ce n’est déjà le cas…»

«Le Premier ministre Philippe Couillard doit agir de façon à garantir aux Québécois que le poids démographique des francophones au Québec sera le même dans cent ans. Or, agit-il? – La réponse est dans la question», a conclu le jeune activiste.

Fondée en 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est le plus ancien organisme dédié à l’avancement des intérêts du Québec et de la civilisation française d’Amérique.

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Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal,
Pour information et demande d’entrevue (Maxime Laporte):
Claude Boisvert, responsable des communications, 438-931-2615, cboisvert@ssjb.com