Et si le ver était dans la pomme?

Chroniques, Le Pouvoir publié sur Indépendantes.org en décembre 2011 et le 4 janvier 2012

Première partie (décembre 2011)

Une révision des critères d’analyse de l’état de notre question nationale est devenue urgente.

Compte tenu des résultats décevants obtenus, après plus de cinquante ans de luttes, il m’apparaît nécessaire de remettre en question les stratégies et les tactiques conçues et déployées par les partis et mouvements indépendantistes pour faire du Québec un État indépendant, libre et souverain.

Pourquoi nous les femmes n’assumerions-nous pas cette tâche critique? Pourquoi n’occuperions-nous pas cet espace magnifique que nous sous sommes donné pour passer de majorité silencieuse à majorité questionneuse? De majorité consentante à majorité révolutionnaire?

Pourquoi chacune d’entre nous ne serait-elle pas une fusée à tête chercheuse de nouvelles manières de comprendre, de discourir, d’agir? Des manières radicales et explosives, puisque les compromis, les concessions et autres tergiversations ont donné la preuve irréfutable de leur inefficacité. Des manières démocratiques qui donnent aux citoyens tous les pouvoirs de décisions à exercer en fonction des véritables intérêts collectifs. Des manières responsables de femmes responsables.

Je commence. Je me limiterai aujourd’hui, à mettre en évidence une des causes fondamentales de notre dépendance politique, celle de notre assujettissement aux puissances économiques étrangères. Réflexion qui m’est venue devant les résultats déplorables, pour ne pas dire scandaleux, de l’élection tenue dans le comté de Bonaventure.

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Deuxième partie (janvier 2012)

L’erreur initiale

« Tout a commencé avec la fondation du Mouvement Souveraineté-Association qui non seulement rejetait l’indépendance comme solution à notre domination et exploitation, mais proposait au Canada d’être le garant de notre souveraineté. », affirmais-je dans ma précédente chronique. Assertion déjà soutenue dans une analyse publiée chez Lanctôt éditeur, en 1996, dans un pamphlet intitulé Le Pari québécois : Pour ou contre l’indépendance ? J’en reprends ici les principaux arguments.

Bref rappel historique.

120 ans après l’échec des Rébellions de 1837-1838, naissait en 1957 L’Alliance Laurentienne, premier mouvement indépendantiste québécois moderne. Il fut suivi par les fondations de L’action socialiste pour l’Indépendance, Le Rassemblement pour L’indépendance Nationale (RIN), Le Parti Républicain du Québec, Le front de Libération du Québec et Le Regroupement National (RN) pour ne nommer que les plus significatifs. Paraissaient en même temps de nombreux journaux et revues indépendantistes dont L’indépendance, Québec libre, Parti Pris, Révolution québécoise. Tous ces mouvements, partis et publications avaient un seul et même objectif fondamental : l’indépendance du Québec, conçue comme un projet global de libération nationale dont la réalisation exige une rupture totale d’avec l’État canadien, noyau du système de domination du pouvoir colonial. Leurs luttes, qu’elles soient menées dans l’ordre de la pensée ou de l’action, étaient résolument révolutionnaires, en ce qu’elles s’attaquaient à la racine des maux qui affligent notre nation. Pas plus qu’il ne s’aplatissait devant l’ennemi, ce grand mouvement indépendantiste ne tentait pas de dissimuler au peuple l’ampleur et la gravité des enjeux et des difficultés du combat entrepris. Régnait alors dans la société nationale une effervescence propice aux transformations qui se vivent comme un enrichissement, comme une ouverture, comme une tâche à remplir, comme une libération.

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