Et si Mulroney n’avait pas dit son dernier mot?

Chroniques de Gilles Proulx publié dans le Journal de Montréal le 27 janvier 2012

Les «sages» sont à la mode au Québec, ces temps-ci, vous ne trouvez pas? Avez-vous lu la lettre que Bernard Landry, fort de son statut d’ancien premier ministre, a adressée à l’actuelle chef du Parti québécois? Pourtant, il me semble que c’est sur l’autre Parlement, celui d’Ottawa, qu’il faudrait se concentrer. Notre destin national se joue aussi là-bas. Puisque nous avons eu l’étourderie de voter en masse pour des «poteaux», le sage que j’aimerais entendre, moi, c’est Brian Mulroney.

Au-delà du triste cirque médiatique auquel nous ne finissons plus d’assister, je me permets une réflexion au sujet de la reconnaissance de la «nation québécoise» que nous a concédée Stephen Harper.

Certes, le but de M. Harper était alors de neutraliser le Gilles Duceppe du temps de la vraie représentativité québécoise à Ottawa…

Rien n’est ensuite venu étoffer cette reconnaissance (sauf la débilitante suggestion de l’ineffable conservateur Maxime Bernier, qui souhaiterait voir disparaître la loi 101).

En lisant Bernard Landry, je me suis dit que sa lettre à la patrie arrive trop tard puisque les gens, en majorité, ne savent même plus ce que signifie le mot «patrie»…

Quand Bernard dit à Pauline qu’en 2005 il était plus populaire qu’elle aujourd’hui, j’ai envie de lui répondre qu’au cours des sept dernières années, justement, l’américanisation à outrance a gagné du terrain et qu’environ un tiers de million d’immigrants sont rentrés au Québec pour se ranger dans une écrasante majorité contre le PQ…

M. Landry n’aime pas l’«étapisme» de Pauline Marois, mais… à quoi bon perdre un troisième référendum? À quoi bon perdre une élection parce qu’on promet un référendum même en cas de certitude de défaite?

Voir dans le Journal de Montréal