Grand rassemblement pour la sauvegarde du français

Article de la Presse canadienne paru dans le journal Metrole 18 septembre 2010.

Quelque 3000 spectateurs, selon les estimations des organisateurs, se sont réunis au Centre Pierre-Charbonneau samedi soir, pour assister à une soirée-spectacle dont l’objectif était de s’opposer au projet de loi 103 sur les écoles passerelles.

Selon le comédien Denis Trudel, porte-parole du Mouvement Montréal français et animateur de la soirée, l’événement a été à ce point couru qu’il «a fallu refuser l’entrée à bon nombre de personnes».

Plusieurs politiciens ont assisté à l’événement, incluant le leader du Bloc québécois, Gilles Duceppe, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, une dizaine de députés péquistes, de même que Amir Khadir et Françoise David, de Québec solidaire.

Des leaders syndicaux ont également fait le déplacement.

Dans un communiqué de presse émis samedi soir, les organisateurs ont d’ailleurs affirmé que la Coalition contre la loi 103 avait gagné son pari, en tenant le plus grand rassemblement depuis celui de 1993 sur la loi 86.

Cette législation avait eu pour conséquence de modifier la Charte de la langue française en permettant, notamment, l’affichage bilingue à condition que le français demeure prédominant.

«Les citoyens présents ont lancé un message sans équivoque au gouvernement Charest : la loi 101 n’est pas à vendre! La loi 103 ne passera pas!», ont déclaré les organisateurs dans le communiqué.

La Coalition contre le projet de loi 103 sur les écoles passerelles, qui regroupe une trentaine d’organismes, exige que la Loi 101 soit appliquée aux écoles privées non subventionnées, pour ne pas permettre «d’échappatoire» aux parents francophones ou allophones qui veulent que leurs enfants fréquentent l’école anglaise.

Dans une déclaration commune lue en lever de rideau, les responsables de la Coalition ont par ailleurs lancé un appel à la mobilisation de toutes les organisations de la société civile «pour que le gouvernement du Québec agisse pour faire du français la seule et véritable langue commune de tous les Québécois».

Selon Mario Beaulieu, président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, cet événement marque une nouvelle étape dans la mobilisation «contre ce projet de Loi qui crée une justice à deux vitesses et menace l’avenir du français au Québec».

Dans son allocution d’ouverture, M. Trudel a déclaré que les données inquiétantes sur l’érosion du français à Montréal appellaient à la mobilisation. Il estime que les Québécois sont à un tournant.

Selon le regroupement, le projet de loi 103 ne peut que contribuer à l’érosion du français et il est impératif d’en empêcher son adoption.

Le volet spectacle a notamment mis en vedette Daniel Boucher, Michel Rivard, Marie-Denise Pelletier, Loco Locass et les Zapartistes. Le député péquiste et comédien Pierre Curzi est remonté sur les planches pour livrer sa version du célèbre poème engagé « Speak White », de Michèle Lalonde.

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