La Caisse de dépôt doit faire plus pour les entreprises québécoises

Par Michel Nadeau dans Le Devoir, mardi 18 février 2014

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Photo : Annik MH De Carufel – Le Devoir

Avec un rendement annuel moyen dépassant 10 % depuis cinq ans, M. Sabia a confondu les sceptiques ; la Caisse retrouve une place respectable parmi les gestionnaires performants. […]

La Caisse doit absolument continuer de « rechercher le rendement optimal du capital de ses déposants » (art. 4.1 de la Loi) mais le p.-d.g. doit maintenant s’attaquer sérieusement à l’autre moitié de la mission toujours selon la Loi : être rentable « tout en contribuant au développement économique du Québec ». […] le mandat de la Caisse, tel qu’il a été pensé par Jean Lesage en 1965 et repris par la plupart de ses successeurs, implique surtout une culture qui va au-delà du simple calcul du volume des placements au Québec.

Il s’agit de poursuivre sans défaillance l’objectif de « rendement optimal », mais en déployant un effort supplémentaire pour que chaque investissement puisse, dans la mesure du possible, avoir des retombées significatives d’au moins deux façons :

 — Accompagner des entreprises québécoises dans un partenariat de croissance à long terme ;

 — Inciter les fournisseurs de la Caisse à laisser davantage de retombées dans l’économie d’ici.

[…] Deux exemples où la Caisse pourrait intervenir :

 Les grandes institutions financières torontoises, américaines et européennes ne pourraient-elles pas embaucher davantage de jeunes diplômés à leurs bureaux de Montréal ?

Ces mêmes organisations qui retirent des dizaines de millions en commissions d’investisseurs québécois, ne pourraient-elles pas donner un peu plus aux institutions philanthropiques de Montréal au lieu de concentrer leurs budgets pour les bonnes causes au lointain siège social ? Seuls les âmes sensibles et tenants du laisser-faire s’indigneront devant une « incitation forte à mieux collaborer à l’économie locale », ce qui se fait dans plusieurs places financières du monde.

[…] Sans en faire un grand étalage, dont la presse torontoise ferait ses choux gras, le rapport annuel de 2014 devrait faire état des efforts en ce sens. Des progrès sensibles seront répercutés dans la bonification de la direction.

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