La loi 101 au cégep : le CSLF fait fausse route et manque d’indépendance

Le Conseil supérieur de la langue française (CSLF) se fonde sur une analyse superficielle et manque d’indépendance d’avec le pouvoir politique. Ils invoquent un argument bizarroïde utilisé aussi par la ministre St-Pierre, selon lequel la loi ne devrait pas s’appliquer au cégep parce que plusieurs cégépiens sont des adultes. Pourtant, la majorité des lois sont faites pour des adultes. Les nouveaux arrivants adultes ont autant besoin de francisation que les plus jeunes.

Déjà, le président du CSLF, Conrad Ouellon s’était prononcé contre la loi 101 au cégep en invoquant une étude qui ne portait même pas sur la langue des cégeps! Par la suite, une étude de l’Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA) a clairement démontré une relation entre la langue au cégep et son usage public et privé chez les allophones et les francophones de la région montréalaise, contrairement à ce qu’avait affirmé M. Ouellon. Maintenant, le CSLF minimise l’importance du fait que 50 % des allophones vont au cégep anglais en disant que cela ne correspond pas à un exode. Cette enquête montre que la fréquentation des cégeps anglophones par de plus en plus d’allophones et de francophones est un important facteur d’anglicisation, tant en milieu de travail que sur le plan de la consommation.

De plus, le CSLF émet que l’application de la loi 101 au cégep pourrait susciter des poursuites juridiques. Ces considérations nous paraissent pour le moins futiles quand on considère l’urgence de renforcer le français à Montréal. Selon les prévisions du président du Comité de suivi de la situation linguistique à l’Office québécois de la langue française (OQLF), le français poursuit un déclin rapide à Montréal (42% en 2051) et un déclin à moyen terme dans l’ensemble du Québec (72% en 2051),

De par sa structure même, cet organisme-conseil est peu crédible, car il n’est pas indépendant du pouvoir politique. On se souviendra des dernières nominations pour le moins étonnantes au CSLF par le gouvernement libéral, comme celle de Mme Sylvia Martin-Laforge, directrice du Quebec Community Group Network (QCGN), successeur d’Alliance Quebec.

Tous les spécialistes s’entendent pour dire que le premier facteur d’intégration linguistique, c’est le système d’éducation. Le statu quo nuit à l’intégration et la cohésion sociale, l’État québécois sous-finance l’éducation supérieure en français. Alors que les anglophones de langue maternelle représentent près de 8 % de la population du Québec, les cégeps anglophones reçoivent 16 % du financement et les trois universités anglaises près de 25 %!

L’application de la loi 101 au cégep est cruciale pour faire du français la véritable langue commune au Québec, la langue de l’inclusion et de la réussite socio-économique.