La Loi 101 pour contrer le recul du français à Montréal

Article de Laurent Dionne paru dans le journal 24 H le 18 septembre 2010.

Craignant que la Loi 103 mène à une montée de l’anglais dans la province, plusieurs militants de la langue française se sont rassemblés au Centre Pierre-Charbonneau, samedi soir, afin de clamer haut et fort que l’application de la Loi 101 était le seul moyen de contrer ce phénomène.

« La solution c’est d’appliquer la loi 101 pour toutes les écoles, subventionnées ou pas, point à la ligne », a affirmé Gilles Duceppe, présent lors du spectacle Notre langue n’a pas de prix : La Loi 101 n’est pas à vendre !, qui regroupait plusieurs artistes et politiciens, tous venus protester contre la Loi 103.

Rejetant toute forme d’équilibre ou de générosité dans ce dossier en donnant la chance à des élèves de fréquenter les écoles de langue anglaise, alors que des parents anglophones envoient leurs enfants dans les écoles francophones, M. Duceppe se dit cependant fier que le Québec prenne en considération la minorité anglophone comme nulle part ailleurs.

«Je pense que la minorité anglo-québécoise est la mieux traitée de toutes les minorités à l’échelle de la planète », a-t-il affirmé.

M. Duceppe a également rappelé que le français restait fragile au Québec, alors que les francophones ne représentent qu’une infime partie à l’échelle du continent. Selon lui, les Américains protègent l’anglais de l’espagnol, ce qui fait de la protection du français au Québec un combat tout à fait légitime.

« On est 2% en terre d’Amérique, largement anglophone et hispanophone, alors il faut se donner les moyens d’agir comme toute société qui a une langue nationale », a-t-il conclut.

Soutenant que l’anglais prend de la vigueur dans la métropole, la chef de l’opposition officielle, Pauline Marois, également présente lors de la soirée, a tenu à souligner que le gouvernement Charest faisait fausse route avec la Loi 103.

« Envoyer un signal comme celui du gouvernement en confirmant les écoles passerelles, à mon point de vue, c’est la pire chose qu’on peut faire à ce moment-ci », a-t-elle soutenue.

Selon la Société Saint-Jean Baptiste, à la base du spectacle, le français comme langue d’usage à Montréal est passée de 61,8% en 1986 à 54,2% en 2006.

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