La Presse poursuit sa campagne de salissage

La Presse a publié à nouveau une lettre d’opinion avec en gros titre : Qu’y a-t-il d’offensant? Jacob Tierney n’a fait qu’énoncer un fait : les minorités sont absentes du cinéma québécois.
L’auteur, Jean-François Lessard, dit enseigner la pensée politique à l’UQAM. Pourtant, puisque justement Lessard est universitaire, avant de prendre au pied de la lettre les récriminations de Tierney, il aurait pu à tout le moins prendre la peine de vérifier les dires du cinéaste sur le soi-disant manque de représentativité multiethnique du cinéma québécois, sûrement se serait-il épargné alors une lettre d’opinion qui ne fait que répéter une fausseté cent fois rabâchée.

Ainsi, il ne semble jamais avoir vu des films comme : Le jour avant le lendemain de Marie-Hélène Cousineau et Madeline Ivalu, Un dimanche à Kigali de Robert Favreau, Le Nèg’ de Robert Morin, Mambo Italiano d’Émile Gaudreault, Littoral de Wajdi Mouawad, La cité des ombres de Kim Nguyen, Bon cop, bad cop d’Érik Canuel, Dédé à travers les brumes de Jean-Philippe Duval, 1981 de Ricardo Trogi, Congorama de Philippe Falardeau, Clandestins de Denis Chouinard, Deux secondes de Manon Briand, Nuages sur la ville de Simon Galiero, pour ne nommer que ceux-là.

L’auteur ne fait même pas l’effort de citer des exemples, des études, ou quelque fait que ce soit. Il se borne à décréter que la société québécoise est encore tricotée serrée et frileuse et que M. Tierney n’a fait qu’énoncer un fait, une vérité. Bel effort d’analyse critique pour quelqu’un qui dit enseigner la pensée politique…

En publiant de tels articles, La Presse poursuit inlassablement sa politique éditoriale, qui reprend à son compte le mépris qu’on retrouve fréquemment au Canada anglais envers la société québécoise. Comme l’a si bien décrit Normand Lester dans Le livre noir du Canada anglais, on accuse le Québec d’être une société attardée, réactionnaire, intolérante et raciste. C’est une des caractéristiques du discours raciste que de diaboliser le groupe qu’on accable. Les « Québécois de service » ne se retrouvent malheureusement pas seulement à Ottawa.