La ville de Bathurst se fait complice de la propagande haineuse de l’Anglo Society

Qu’il existe un groupe francophobe comme le groupe Anglo Society est une chose, mais qu’une municipalité endosse leurs idées et décide de faire flotter leur drapeau haineux sur l’Hôtel-de-Ville est d’un tout autre ordre.

La ville de Bathurst, dont 50 % des citoyens sont de langue maternelle française, a décidé d’arborer le drapeau du groupe Anglo Society le 18 septembre prochain, jour que le groupe a proclamé « Fête des Anglais ». Le 18 septembre 1759 correspond, comme on sait, à la capitulation de la ville de Québec et à la fin de la Nouvelle-France. Anglo Society est contre le bilinguisme au Nouveau-Brunswick et donc, s’oppose aux services en français pour les Acadiens.

Il faut dénoncer systématiquement la propagande haineuse qui a cours au Canada anglais et qui donne lieu à ce genre de comportement inacceptable de la part des élus d’une municipalité. La Loi fédérale sur les langues officielles prescrit des services en français seulement là où une partie substantielle de la population est francophone. Étant donné que les francophones du Canada hors Québec ne constituent plus que 4,1 % de la population selon la langue maternelle (2,5 % selon la langue parlée à la maison), et qu’ils sont éparpillés sur un énorme territoire, une grande partie d’entre eux ne reçoivent à toute fin pratique à peu près aucun service en français. Mais, pour des groupes haineux comme Anglo Society, c’est encore trop. Il ne faut pas oublier que toutes les provinces aujourd’hui majoritairement anglophones ont interdit l’enseignement en français aux francophones pendant une centaine d’années jusqu’à ce qu’ils soient presque totalement assimilés.

On doit répondre aux Canadiens anglais qui dénigrent régulièrement la Loi 101, alors qu’elle vise démocratiquement à faire du français la langue commune tout en garantissant des services en anglais pour les anglophones partout où ils se trouvent. Les Québécois devront s’ouvrir les yeux sur cette réalité et cesser de se laisser culpabiliser. Et nous devons être solidaires de nos compatriotes francophones qui se font intimider et discriminer par des organisations haineuses.