Le débat linguistique en manque d’orientation

Article de Jennifer Guthrie paru dans le journal Metro du 26 janvier 2011.

La Charte de la langue française, aussi connue sous l’appellation de loi 101, prévoyait, au moment de son adoption, en 1977, que le français soit la seule langue commune des Québécois, a rappelé Charles Castonguay. «Aujourd’hui, le Parti québécois propose une nette prédominance du français, a-t-il ajouté. Mais qu’est-ce qu’une nette prédominance du français? Ce n’est pas possible de bricoler ça pour que ça corresponde au principe du français langue commune. On doit déterminer quel est notre principe directeur.»

L’ancien professeur de mathématiques a aussi déploré le peu de suivi effectué par l’Office québécois de la langue française (OQLF) et le Conseil supérieur de la langue française (CSLF) au niveau de l’utilisation du français dans la province. «Depuis l’entrée en vigueur de la loi 101, en 1977, on ne sait pas quel bout de chemin on a fait, ni quel chemin il nous reste à parcourir, a-t-il regretté. Ça fait plus de 30 ans qu’on réclame une enquête pour suivre l’évolution du français. Mais on n’a même pas une première observation sur laquelle nous baser.»

Le chroniqueur du mensuel L’Aut’Journal ne s’est d’ailleurs pas gêné pour décocher quelques flèches en direction de l’OQLF et du CSLF, qu’il juge trop proches du pouvoir. «Les rapports préparés par France Boucher [l’ancienne présidente de l’OQLF] étaient complaisants et serviles, a commenté Charles Castonguay. De son côté, Conrad Ouellon [président du CSLF] a ignoré des recherches qui concluaient que la loi 101 portait fruit dans les milieux de travail ainsi qu’au primaire et au secondaire. Je ne sais pas s’il s’agit d’incompétence ou de mauvaise foi, de servilité ou d’ignorance dans son cas, mais je penche personnellement du côté de la commande politique.»

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