Le PLQ veut-il le vote des francophones?

Article publié par Denise Bombardier dans Le Journal de Montréal le 14 novembre 2013

PLQ

«Le Parti libéral du Québec fut, dans notre histoire politique, un formidable instrument de changement social et ses dirigeants au cours du siècle dernier surent être attentifs aux besoins de leur électorat francophone. Or, depuis de nombreuses années, le vote des francophones s’érode au point où le parti représente avant tout et de façon très majoritaire les anglophones et les allophones. Ce qui explique, en partie, son incapacité actuelle à accéder au pouvoir.

Les positions intraitables de son chef, Philippe Couillard, à propos de la charte sur la laïcité n’annoncent guère d’embellie. Curieux tout de même, ce ton tranchant que prend le chef du PLQ pour dénoncer la dérive à ses yeux que constituerait l’adoption d’une loi d’encadrement des signes religieux dans l’espace public. Monsieur Couillard lui-même ne semble ouvert à aucun accommodement, ce qui porte à penser qu’il ferme la porte à ceux, nombreux à l’intérieur de son parti, qui souhaiteraient plus de souplesse.[…]

La direction du PLQ devrait aussi s’interroger sur le malaise réel du Québec profond exprimé dans les débats. Oui, les xénophobes et les intolérants existent, mais les institutions québécoises ont su en entrant dans la modernité élargir l’espace de liberté individuelle dans le respect de tous. En voulant diaboliser les tenants de la charte en les accusant de liberticide, l’on fait preuve d’irresponsabilité.[…]

Le chef du PLQ ne cesse de mettre en lumière les idées libérales au sens philosophique du terme. Soit. Mais il ne peut se faire l’artisan du divorce entre Montréal et le reste du Québec, se transformant par la force des choses en un parti déserté par les francophones.»

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