Le renforcement de la loi 101 ne passe pas chez les anglophones, malgré la lettre ouverte du PQ

La lettre «We have listened» (Nous avons écouté), a été publiée hier dans The Gazette.
– Hugo Pilon-Larose, La Presse, 18 mai 2013

Les représentants de la communauté anglophone du Québec demeurent opposés à tout renforcement de la Charte québécoise de langue française, même s’ils saluent la publication d’une lettre ouverte des ministres Jean-François Lisée et Diane De Courcy dans le quotidien The Gazette. […] «Des gestes d’affirmation sont nécessaires et on ne doit pas attendre que la communauté anglophone le fasse à notre place», dénonce le président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu. Son organisme est partisan d’un renforcement de la loi 101 encore plus important que ce qui est proposé par le projet de loi 14. «Avec la communauté anglophone, c’est très difficile. Il y a des points de vue variables, souvent extrémistes. Il y a beaucoup de dénigrement ou d’intimidation, surtout quand on entend des chroniqueurs anglophones dire que la loi 101 est xénophobe ou raciste», dit M. Beaulieu.

insulte

[…] Un rapprochement est-il alors possible? La réponse, croit Jack Jedwab, ne se situe pas dans les positions du QCGN, ou de la Société Saint-Jean-Baptiste. Ni à l’Assemblée nationale. […] «Ce qui est paradoxal, avec le projet de loi 14, c’est qu’on voit maintenant les anglophones dire “ne touchez pas à la loi 101”, ce qui était d’abord un slogan péquiste. Mais les Anglos ne sont pas pour la loi 101, ou pour des mesures coercitives. Ça veut juste dire qu’ils trouvent le projet de loi 14 encore pire», dit-il.

Cette analyse est partagée par Sylvia Martin Laforge, du Quebec Community Groups Network. Elle croit que les anglophones seront toujours contre des lois qui instaurent de nouvelles mesures coercitives. Peu importe le nombre de lettres ouvertes, dit-elle.