Les écoles-passerelles n’ont pas la cote: «C’est au moins ça de gagné pour le Québec français»

C O M M U N I Q U É


Montréal, 5 janvier 2016 – Réagissant à un article publié dans Le Devoir, le Président général de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, Maxime Laporte, a tenu à réitérer que «le combat citoyen mené contre les écoles-passerelles était et demeure juste, légitime et nécessaire». Rappelons que la SSJB est à l’origine de cette vaste coalition qui s’est mobilisée en 2010 contre la volonté du gouvernement Charest de se plier au jugement «perfide» de la Cour suprême dans l’affaire Nguyen.

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Contexte
Monsieur Laporte a fait valoir: «Il faut se souvenir que dans cette affaire, le plus haut tribunal du Canada, se fondant encore une fois sur la constitution de 1982 jamais ratifiée par le Québec, a poursuivi comme depuis près de 40 ans son massacre à la tronçonneuse de la loi 101 en invalidant cette fois des dispositions adoptées à l’unanimité par notre Assemblée nationale en 2002, lesquelles visaient à enrayer le phénomène anglicisant des écoles-passerelles. Le législateur québécois entendait alors colmater la brèche qui permettait à des parents riches, autrement obligés d’envoyer leurs enfants à l’école française, d’acheter leur accès au réseau scolaire anglophone par le détour des écoles privées non-subventionnées, contournant ainsi les principes les plus fondamentaux de la Charte de la langue française.»

 

Une question de dignité avant tout
«Le seul fait de voir le Canada s’ingérer constamment dans nos affaires pour affaiblir encore davantage la vitalité de la langue française au Québec, déjà fragilisée, cela constitue en soi une raison suffisante pour se mobiliser. Au-delà des chiffres quant à la fréquentation des écoles anglophones, c’est une question de dignité et de respect. Aucun peuple ne saurait accepter de se faire dicter par un tiers ce qu’il doit être ou ce qu’il doit faire, au même titre qu’aucun individu n’accepterait que son voisin décide à sa place de ce qui doit se passer chez lui.»

 

Un effet multiplicateur à ne pas banaliser

«Cela étant, il faut tout de même préciser que lorsqu’un enfant accède au réseau scolaire anglophone, c’est tous ses frères et sœurs qui peuvent aussi y avoir droit, ainsi que sa future descendance. Il est donc important de ne pas banaliser l’effet multiplicateur des écoles-passerelles. Tous les reculs significatifs du français doivent être dénoncés, car plus ça va, plus ils s’accumulent, et mis ensemble, même les petits reculs finissent par se traduire en reculs inquiétants. Il ne faut pas faire comme la grenouille qui ignore qu’elle est entrain de bouillir à petit feu. La vigilance est de mise, quand on sait que même le français, langue d’usage, est en voie de devenir minoritaire sur l’Ile de Montréal dans les prochaines années.»

 

Les effectifs des écoles anglaises
«Les responsables des écoles primaires et secondaires anglophones ont beau affirmer, dans un élan corporatiste, qu’ils manquent d’effectifs en pointant du doigt la méchante loi 101, la réalité c’est que l’anglicisation est partout : au travail, que ce soit dans le secteur privé ou public, dans la vie culturelle, dans les cégeps et les universités anglophones qui débordent… Dans ce contexte, l’école française constitue l’un des derniers remparts qu’il nous reste pour éviter que notre Métropole française des Amériques ne devienne en fin de compte… la nécropole française des Amériques. On ne va quand même pas s’enfoncer encore plus profondément juste pour une question d’effectifs et d’intérêts corporatifs des commissions scolaires anglophones…»

 

Prix de consolation pour le Québec français
À la lumière des résultats de l’enquête menée par le journaliste Philippe Orfali du Devoir, monsieur Laporte s’est dit «heureux que pour une fois, le Québec français ait remporté une sorte de victoire, cela grâce à la mobilisation citoyenne, victoire qui ressemble davantage à un prix de consolation, car nous aurions de loin préféré que soit rétablie telle quelle la loi 104, quitte à invoquer à la clause nonobstant, ce que nous souhaitons toujours. N’empêche, les efforts déployés et les concessions arrachées au gouvernement libéral ont relativement porté fruits, quand on constate qu’au moins, peu de citoyens usent encore du stratagème affligeant des écoles-passerelles.»

Fondée en 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal veille à la défense et à la promotion des intérêts du Québec et de la civilisation française d’Amérique.

 

Signature Maxime Laporte
Maxime Laporte,
avocat
Président, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal