Les militants

 

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MATHIEU BOCK-CÔTÉ
LE DEVOIR  | 20 JUIN 2014


Mercredi soir, je livrais une conférence devant les militants de la Société Saint-Jean-Baptiste de Drummondville. Les SSJB, à la grandeur du Québec, représentent le noyau historique du nationalisme québécois. Elles portent un nationalisme attaché à la langue française, à la mémoire, à la culture, et qui s’alimente à la conscience historique nationale.  Elles n’ont évidemment plus la puissance de leurs belles années. C’est que l’essentiel du militantisme nationaliste, aujourd’hui, se passe dans les partis, et cela va de soi. Elles conservent néanmoins un rôle fondamental qu’on oublie trop souvent de reconnaître: elles assument la part de continuité dans un mouvement souverainiste qui trop souvent, occulte ses propres origines historiques. Et il est bien qu’un mouvement national, détaché des exigences électorales, poursuive le travail d’animation identitaire dans la société québécoise.

Comment dire? Je me sentais en famille. C’est peut-être parce que j’ai longtemps milité dans le mouvement souverainiste, et que j’ai conservé une immense sympathie pour ceux qui le font. Je ne suis plus militant depuis des années, mais je n’ai pas honte de l’avoir été. Il est bien vu, dans la médiasphère, de se moquer des militants souverainistes en les présentant comme des illuminés scandant jusqu’à la transe absolue «on veut un pays». On les imagine comme des moines-soldats au service d’un idéal agonisant,  prêts à prendre en otage le pays réel au nom d’un pays imaginaire vers lequel ils auraient migré mentalement. Et on invite toujours les chefs souverainistes à se détacher d’eux, comme s’ils encombraient finalement la vie démocratique davantage qu’ils ne l’alimentent. En démocratie, les militants contribuent à rappeler la part de l’idéal, pour éviter que la cité ne s’assèche dans la pure gestion. […]

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