L’Office national de l’énergie se discrédite en favorisant les pétrolières Un comportement colonialiste unilingue inacceptable

speakvert

À l’occasion d’une conférence de presse tenue le 20 février dernier et animée par la nouvelle porte-parole du Mouvement Québec français (MQF), la comédienne Lucie Laurier, plus d’une vingtaine de groupes citoyens, agricoles, environnementaux, syndicaux et de défense de la langue française ont lancé la campagne #speakVERT afin de faire valoir leur indignation face à l’Office national de l’énergie (ONÉ).

Cet organisme fédéral refuse de rendre disponible pour les citoyens francophones une traduction officielle des 30 000 pages de documents déposés en anglais seulement par TransCanada concernant le projet d’oléoduc Énergie Est.

Le projet Énergie Est touchera près de 2000 propriétaires fonciers au Québec ainsi qu’un très grand nombre de communautés.

Non-partisan, le regroupement d’organisations a annoncé qu’il déploiera des actions citoyennes afin de faire pression sur l’ONÉ pour qu’il suspende les processus en cours tant et aussi longtemps qu’une documentation finale et complète du projet Énergie Est ne sera pas disponible également en français.

Par ailleurs, plusieurs plaintes au Commissariat aux langues officielles ont également été enregistrées jusqu’ici et font toujours l’objet d’un examen.

Le 16 février, la cour fédérale avait donné raison à l’ONÉ en rejetant une demande d’injonction, destinée à préserver les droits fondamentaux des francophones dans ce dossier, intentée par l’agricultrice France Lamonde et le Centre québécois du droit en environnement (CQDE).

En plus de porter préjudice aux francophones, l’ONÉ refuse d’évaluer l’impact qu’aura le projet sur les changements climatiques, alors qu’il équivaudrait à ajouter 7 millions de véhicules sur les routes du Canada. En précipitant son évaluation, en limitant la participation du public et en omettant d’évaluer la contribution aux changements climatiques, l’ONÉ se discrédite et confirme son biais favorable aux pétrolières.

Il est désormais clair que la consultation de l’ONÉ sur Énergie Est est une royale farce bitumineuse made in HarperLand.

L’ONÉ demande aux citoyens de se prononcer sur un projet qui n’est pas définitif et dont nombre d’éléments techniques sont écrits dans une langue que beaucoup ne comprennent pas. L’environnement des francophones vaut-il moins que celui des anglophones ?

De plus, l’ONÉ écarte explicitement de son enquête l’enjeu environnemental du siècle, à savoir l’augmentation des gaz à effet de serre liée à la production des 1,1 million de barils par jour qui seraient transportés par le pipeline.

Pour arriver à ses fins, le gouvernement conservateur a affaibli les lois environnementales et veut maintenant intimider les opposants au développement pétrolier effréné en les associant au terrorisme avec le projet de loi C-51.

La démocratie, la liberté d’expression, la langue française et l’environnement deviennent conjointement menacés par les politiques pro-pétrole du gouvernement fédéral en place…

Plus particulièrement, le monde agricole, qui peine à conserver la pérennité de ses terres et qui risque encore une fois de voir diminuer comme peau de chagrin leur superficie cultivable, ne devrait pas avoir à subir en plus le mépris de l’ONÉ, qui ne daigne même pas fournir de la documentation dans leur langue.

Ce manque de respect est choquant et doit être corrigé. Comment peut-on avoir une idée juste du projet si nous ne pouvons consulter les informations dans notre propre langue ? Cela relève d’un comportement colonialiste inacceptable que de nous obliger à nous en remettre au promoteur pour obtenir les informations essentielles en français.

Avant la Révolution tranquille, les francophones se faisaient se faisaient dire « Speak White ! », insulte qu’a si bellement traduite en poème Michèle Lalonde. Aujourd’hui, en 2015, c’est « Speak Oil ! ».

Or, il faut bien faire copmrendre à l’ONÉ que le Québec n’est pas pipelineophone, qu’ici nous parlons français, tout d’abord, et que nous parlons la langue du respect de l’environnement, de nos terres et de nos ressources, dont seul le peuple est maître, cela dans le respect des droits des Premières nations.

C’est pourquoi aujourd’hui, on dit à L’ONÉ et à TransCanada : « Speak vert ! » Parlez pour qu’on vous comprenne bien ; pour qu’on comprenne bien toutes les implications de vos dangereux projets !

 

Signature Maxime Laporte r

Maxime Laporte, avocat
Président, Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal
vice-président du Mouvement Québec français

 

 

Les organismes qui appuient le front commun: l’Association des propriétaires privés, agricoles, acéricoles et forestiers, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), la Coalition Éco-étudiants contre les oléoducs, la Coalition Vigilance Oléoduc, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Conseil central Montréal métropolitain de la CSN, le chapitre montréalais du Conseil des Canadiens, Eau Secours! (Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau), ENvironnement JEUnesse (directeur général: Jérôme Normand), Équiterre, la fondation David Suzuki, Greenpeace Canada, Mouvement Québec français, Mouvement STOP oléoduc, Nature Québec, les Pétroliques Anonymes, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, Sierra Club Québec, la Société pour la Nature et les Parcs Québec, la Société Saint-Jean Baptiste (SSJB) de Montréal, les SSJB de la Maurice et du Centre-du-Québec, la Société pour vaincre la pollution et l’Union des producteurs agricoles (UPA).