Montréal: les francophones minoritaires en 2031?

Article d’Émilie Bilodeau paru dans La Presse du le 10 septembre 2011

Mario Beaulieu, président de la Société Saint-Jean-Baptiste, croit qu’il faut être prudent en regardant ces chiffres, puisque seulement 39% des allophones font une substitution linguistique au cours de leur vie, comme en témoignent les études de l’OQLF. «Si on veut que l’anglais et le français gardent leur poids démographique, il faudrait que le transfert linguistique soit de 90% plutôt que de 51%».

M. Beaulieu rappelle que les allophones qui font un transfert vers l’anglais ont tendance à quitter le Québec. «Il faudrait réussir à les intégrer parce qu’en ce moment, on finance leur éducation, leur primaire, leur secondaire, leur cégep, leur université et ensuite, ils quittent le Québec. Ça a un coût économique énorme.»

Les études démontrent également que Montréal n’est plus la seule à compter de moins en moins de francophones. Pour une première fois, les données établissent que la couronne de la métropole est elle aussi touchée par une baisse du nombre de personnes parlant le français. Le poids des francophones dans la grande région de Montréal est passé de 68,6% en 1996 à 67,9% en 2006.

«C’est évident qu’on pouvait sy attendre. Il y a une poursuite de la baisse de francophones sur l’île. Mais pour la première fois, on a observé dans le recensement de 2006 que la baisse des francophones se manifestait aussi dans le reste de la région métropolitaine», dit Marc Termote, démographe et président du Comité de suivi de la situation linguistique de l’OQLF.

Une autre nouveauté ressort de ces cinq études: les anglophones quitteraient de moins en moins la province, ce qui aurait pour effet de nuire au poids du français. «C’est la première fois, entre 2001 et 2006, qu’on a observé que les sorties des anglophones du Québec étaient quasiment à zéro en terme net. En fait, il y a des sorties, mais il y a presque autant d’entrées. Pendant longtemps, la baisse des francophones avait été freinée parce que les anglophones sortaient», raconte M. Termote.

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