« ON NE JUBILE PAS, ON S’EN FOUT ROYALEMENT »

COMMUNIQUÉ

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

La SSJB lance sa propre campagne du Jubilé de diamant et du bicentenaire de la guerre de 1812

« ON NE JUBILE PAS, ON S’EN FOUT ROYALEMENT »
• Mario Beaulieu

Montréal, le 6 février 2012 – Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, Mario Beaulieu, annonce une campagne qui s’intitule « On ne jubile pas, on s’en fout royalement » qui a pour but de riposter aux campagnes de propagande monarchiste et militariste du gouvernement canadien, à l’occasion du 60e anniversaire du couronnement de la reine Elizabeth II. Alors qu’une forte majorité de la population du Québec voudrait se défaire des symboles de la monarchie, le gouvernement canadien va consacrer près de 7,5 millions $ pour faire la promotion du jubilé partout au Canada, y compris au Québec.

Cette campagne prendra notamment la forme de conférences avec des historiens et des spécialistes choisis, un concours de dessin, de montage photo et multimédia, ainsi que la diffusion de matériel promotionnel. Elle vise à rappeler à la population qu’au nom de cette Couronne britannique ont été effectuées au cours des siècles passés des actions d’une rare violence qui seraient aujourd’hui considérés comme crimes graves en droit international. C’est le cas, par exemple, de la déportation des Acadiens, des sanglantes répressions qui ont suivi la Conquête de 1759 et les Rébellions de 1837-38, ainsi que du massacre de l’émeute anti-conscription de 1918 à Québec. L’abolition des écoles catholiques et l’interdiction de l’enseignement du français pendant près d’un siècle a presque réussi à éliminer le fait français hors Québec. Encore aujourd’hui, les efforts de francisation du Québec sont menacés par la Constitution canadienne telle que modifiée par Pierre Elliot Trudeau et entériné par la reine Elizabeth II contre la volonté explicite et constante du Québec.

Patrimoine Canada vient de faire l’achat d’un demi-million de petits drapeaux ornés de la feuille d’érable et de la couronne britannique, emblème canadien du jubilé de diamant. C’est sans compter un nouveau portrait de la reine, un monument, un vitrail, 60 000 médailles et des pièces de monnaie à l’effigie de la souveraine. Cette opération ne manque pas de nous rappeler le programme des commandites qui a détourné l’argent issu des impôts prélevés au Québec. « Alors que ce gouvernement élu par d’autres est sur le point d’imposer des coupures sauvages et unilatérales dans les transferts aux provinces, ces folles dépenses de propagande identitaire montrent bien que les Québécois n’ont pas du tout les mêmes priorités que les Canadiens et n’appartiennent pas à la même nation », estime Mario Beaulieu.

En cette nouvelle année 2012, le gouvernement Harper a entrepris la même assommante démarche avec le bicentenaire de la guerre de 1812 entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Le gouvernement Harper nous servira aussi une campagne télévisuelle de « sensibilisation », une série documentaire, des reconstitutions militaires et d’innombrables autres événements « commémoratifs ». On a même appris ce 23 janvier que les groupes organisant des activités pour la fête du Canada seraient privés de subvention s’ils n’intégraient pas à leur programmation la guerre de 1812 ou le jubilé de diamant.

Et le plus choquant, c’est que Patrimoine Canada invite toutes les écoles à participer à son « Défi de l’affiche de la fête du Canada », un grand concours de dessin sur la guerre de 1812. « Il est carrément indécent que le gouvernement se serve des enfants pour véhiculer sa propagande en vue de redéfinir le Canada selon sa vision britannique, coloniale et militariste de ce pays », proteste Mario Beaulieu.

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