Politiciens et militants souverainistes dénoncent le projet de loi 103

Article de Reine Côté paru dans le 24 H du 8 juin 2010.

Un groupe de politiciens et de militants ont dénoncé lundi le projet de loi 103 déposé la semaine dernière par le gouvernement Charest qui, croient-ils, pourrait créer une brèche dans la Charte de la langue française en permettant l’accès aux écoles passerelles.

« C’est une capitulation devant la Cour suprême. Les mesures scolaires (actuelles) sont au cœur de la loi 101 qui a déjà subi plus de 200 modifications qui ont l’affaibli avec le résultat que les écoles de langue maternelle sont minoritaires à Montréal », a déclaré le président de la société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu.

Réunis en conférence de presse, à Montréal, les politiciens Pauline Marois, Pierre Curzi, Pierre Paquette, et les militants souverainistes Mario Beaulieu, Gérald Larose, Réjean Parent, Pierre Patry et Robert Laplante ont manifesté ouvertement leur opposition au projet de loi 103 qui propose une série de critères pour accéder à l’école anglaise non-subventionnée.

« C’est une capitulation devant la Cour suprême. Les mesures scolaires (actuelles) sont au cœur de la loi 101 qui a déjà subi plus de 200 modifications qui ont l’affaibli avec le résultat que les écoles de langue maternelle sont minoritaires à Montréal », a déclaré le président de la société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Mario Beaulieu.

« Le temps du recul est terminé », a tranché ce dernier, qui s’inquiète que la Cour suprême ait invalidé en octobre la loi 104 qui, adoptée par l’Assemblée nationale en 2004, visait à interdire le passage d’un élève par une école anglaise non subventionnée afin qu’il puisse devenir admissible au système public anglais.

La clause nonobstant

Selon la chef de l’opposition à l’Assemblée nationale, Pauline Marois, le premier ministre Charest s’est mis à plat ventre devant le Canada en acceptant la décision de la Cour suprême.

Elle a rappelé que la loi 101 mise en place par René Lévesque et Camille Laurin était considéré comme « une très grande réussite québécoise qui est renommée à travers le monde ». « Défendre le rôle du français à l’école est le devoir du premier ministre du Québec », a lancé Mme Marois, visiblement indignée.

Cette dernière a ajouté que son parti a pourtant proposé à Jean Charest d’appliquer la clause nonobstant pour empêcher d’accepter les modifications prévues dans le projet de loi 103, en s’empressant de promette qu’un prochain gouvernement dirigé par son parti abrogera cette « nouvelle loi 103 » pour « revenir » à la loi 101 telle qu’elle était à son origine.

Déperdition du français

Le député Pierre Curzi, quant à lui, n’est pas contre l’apprentissage d’une autre langue que le français mais il s’inquiète de la déperdition de la langue de Molière dans la région métropolitaine. « Il faut s’assurer que cela soit fait à l’intérieur du système scolaire francophone », a-t-il précisé, clairement mais fermement.

Le député bloquiste, Pierre Paquette, considère que le jugement de la Cour suprême ne reflète pas la volonté des Québécois. « C’est la décision de la Cour suprême, pas celle de la population québécoise », a-t-il fait remarquer.

Le député Paquette est d’accord avec Pauline Marois ; il faut utiliser la clause nonobstant pour étendre la loi 101 à l’ensemble des commissions scolaires.

Pour le président du Conseil de la souveraineté du Québec, Gérald Larose, le projet de loi 103 correspond ni plus ni moins à une brèche dans la loi 101. « C’est permettre d’acheter un droit constitutionnel », a lancé ce dernier.

Le groupe d’opposants lance un appel aux Québécois afin qu’ils s’opposent à l’adoption de la loi 103.

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