Pour l’histoire

Article de Mathieu Bock-Coté publié dans Le Journal de Montréal le jeudi 14 mars 2013

«Depuis quelques années, l’enseignement de l’histoire au Québec fait problème. Les études se sont multipliées et sont limpides : non seulement l’histoire du Québec est absente de l’école, mais celle qu’on enseigne est diluée, aseptisée et dénationalisée.

L’histoire du Québec n’a plus aucun contenu national. Pourquoi? Parce qu’à vouloir rendre l’histoire du Québec «inclusive», «moderne», «multiculturelle» et «accommodante», elle a perdu sa saveur. Et même sa pertinence.
Comment comprendre l’histoire du Québec si on ignore la Conquête? Si on ignore l’Acte d’union? Et la Confédération? Et l’affaire Riel? Et la crise de la conscription? Et la Révolution tranquille? Et les deux référendums? Et le rapatriement de la Constitution en 1982?

C’est pourtant une telle histoire déformée qu’on enseigne en ce moment. Une correction s’impose. On nous dira : mais l’histoire nationale n’endoctrinera-t-elle pas les jeunes? Ne les prend-elle pas par la main pour les conduire à la souveraineté à partir du berceau? Aucunement.

Les québécois divisés
Il ne s’agit pas de fabriquer des petits souverainistes et des petits fédéralistes. Il s’agit toutefois de savoir pourquoi les Québécois se sont divisés sur la question nationale ¬depuis deux siècles. Peut-on vraiment ¬comprendre l’histoire du Québec sans ¬comprendre la question nationale?
On peut chasser la question nationale de l’avenir. On ne peut pas l’évacuer du passé sans falsifier celui-ci. À moins de chercher à effacer la mémoire collective? Certains le souhaitent parce qu’ils désirent une société n’existant que dans l’instant présent.
Étrange paradoxe : l’école efface la mémoire plutôt que la transmettre. C’est pour cette raison que le PQ proposait dans son programme de restaurer l’enseignement de l’histoire nationale. Excellente initiative, fortement appuyée par la population.
Mais le PQ a la poisse : tout ce qu’il touche se retourne contre lui. Comment fait-il pour tout gâcher? J’ai une explication.
Le PQ a confié la restauration de l’histoire aux bureaucrates et idéologues du ministère de l’Éducation. Or, ce sont eux qui, depuis des années, avec leur désastreuse réforme scolaire, ont saboté l’histoire. Et, d’un coup, un renouveau historique élémentaire fait désormais scandale dans les médias.»

Voir l’article complet dans Le Journal de Montréal