Qu’est-ce que Félix Leclerc dirait du projet de loi 103?

Est-ce que tout serait à recommencer
à cause de quelques magasiniers
qui échangent – trafiquent – vendent
trois siècles d’histoire pour quelques heures de pouvoir?
… et la lutte continue,
pour un Québec français


À l’occasion du lancement du livre Félix Leclerc, poète national de Marcel Brouillard et Huguette Brun, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal tient à souligner l’apport gigantesque qu’a rendu au rayonnement et à la cause du Québec français, ce géant qu’a été Félix.

Honoré par la SSJB de Montréal en 1975 par le prix Calixa-Lavallée, remis pour l’excellence de sa carrière musicale, Félix Leclerc a été de tous les combats pour le français et l’indépendance. Peu de temps avant de nous quitter, en 1988, il offrait le poème La Loi 101 pour le Mouvement Québec français, qui demeure aujourd’hui d’une actualité saisissante :
Leclerc
La Loi 101

Nous avions La Loi 101 comme protection et survie.
Où est-elle rendue?
La Loi 101 reconnaissait le français
la seule langue officielle au Québec,
comme la langue américaine est reconnue
la seule langue officielle aux Ètats-Unis,
(ce qui ne les empêche pas d’en parler 5).

La Loi 101 criait aux deux Amériques
ce qu’on leur cachait depuis des siècles,
qu’une Nouvelle-France existait à leur porte.

La Loi 101 disait à l’univers que les québécois
étaient l’un des deux peuples fondateurs du Canada.

La Loi 101 me faisait marcher librement et partout
dans le Québec, comme si j’avais été chez moi.

La Loi 101 disait à l’immigrant
arrivant ici en terre d’accueil,
que le français était la langue du Québec
contrairement à ce que la propagande d’Ottawa
leur avait appris avant leur départ,
que nous étions tous anglais.

Afficher et parler notre langue à l’usine, à l’école,
à la douane, au restaurant, au forum, au magasin, partout,
était une affaire entendue et acceptée par la minorité
anglaise du Québec, qui avait fini par comprendre
qu’enfin décolonisés, nous avions une langue maternelle,
et surtout que nous apportions, (parce que différents)
une richesse incalculable au Canada entier.

Hélas,
il aura fallu que quelques arrivistes,
Canadiens-français de surcroît,
vendent pour un plat de lentilles (de votes)
notre droit d’aînesse en Amérique.

Est-ce que tout serait à recommencer
à cause de quelques magasiniers
qui échangent
trafiquent
vendent
trois siècles d’histoire pour quelques heures de pouvoir?
… et la lutte continue,
pour un Québec français

Qu’est-ce que Félix Leclerc dirait du projet de loi 103?