Regard de 1899 sur la St-Jean et le 1er juillet…

Collection générale de la Société historique de Saint-Bonifa

PIERRE ALLARD
| PIERREYALLARD.BLOGSPOT.CA | 26 JUIN 2014 |

 

Dans son journal, La Vérité, publié à Québec, le journaliste Jules-Paul Tardivel commentait en 1899 la tiédeur de la population devant la fête du 1er juillet, et concluait que la véritable fête nationale des Canadiens français du Québec restait la Saint-Jean-Baptiste. Son commentaire conserve tout son intérêt, tant pour l’époque que pour aujourd’hui.

Voici son éditorial du 8 juillet 1899 :[…] Le 1er juillet est une fête purement statutaire. Ce n’est pas une fête nationale. Les banques et les bureaux publics se ferment, en ce jour-là; il y a des excursions à bon marché dont bon nombre de gens profitent; les affaires sont plus ou moins suspendues. Mais aucune fibre patriotique ne s’émeut à l’occasion du Dominion Day.

C’est l’anniversaire d’un mariage de raison: ou plutôt qu’on a cru de raison et nécessaire. L’amour n’a joué aucun rôle dans l’union contractée en 1867.

[…] Quelques-uns des nôtres redoutaient cette fusion, et craignaient que la nationalité canadienne-française ne vînt à disparaître.

Heureusement, notre peuple n’est pas encore sérieusement entamé. Sa fête nationale, c’est toujours la Saint-Jean-Baptiste; ce n’est pas le 1er juillet. Nos hommes publics, en général, se sont laissé entraîner loin de l’idéal canadien-français. Ils se proclament volontiers partisans du grand tout canadien et de l’idée impériale. Mais, Dieu merci! les masses de notre population ne les ont pas suivis jusqu’ici. Pris dans son ensemble, notre peuple est resté fidèle à l’idée nationale d’autrefois. Il veut garder son autonomie relative, son caractère distinct, sa langue et ses traditions, en attendant des jours meilleurs.

Nous devons donc remercier le ciel de ce que la Confédération de 1867 n’a pas encore produit les effets qu’on en espérait, d’un côté, qu’on en redoutait, de l’autre.

Pour les Canadiens français, la vraie patrie c’est toujours la province de Québec. Si nous sommes attachés aux groupes français des autres provinces, c’est par les vieux liens du sang, de la langue et des traditions; non point par le lien politique créé en 1867.

Nous nous intéressons à nos frères de l’Est et de l’Ouest parce qu’ils sont nos frères; non parce qu’ils sont nos concitoyens.  […]

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