Terre des hommes / Hommes de la Terre

Conférence prononcée à l’occasion de la Soirée interculturelle autochtone du jeudi 4 décembre 2014 à la Maison Ludger-Duvernay.

[@inconnu] Stuart Myiow Sr, son fils, Stuart junior
[@inconnu] Stuart Myiow Sr, son fils, Stuart junior

Je suis extrêmement heureux et honoré d’entamer cette série de conférences interculturelles avec les Premières nations, cela en la présence de monsieur Stuart Myiow Sr du clan traditionnel Mohawk. Je suis d’autant plus heureux que cela se passe ici, à la Maison Ludger-Duvernay, siège des Patriotes et de ceux et celles qui croient en la liberté, qui croient en l’être humain et qui savent l’importance de bâtir un monde meilleur en rendant par le fait même le peuple, meilleur.

Félicitations à l’auteur de l’événement de ce soir, Yvan Bombardier, membre dynamique de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et fondateur de l’organisme La Famille qui organise depuis sept ans au début de l’été la Grande mission de Paix avec les Premières nations sur le fleuve Saint-Laurent. J’ai eu le bonheur de participer à cette expédition en rabaska en juin dernier et j’en tire énormément d’enseignements qui ont su alimenter ma réflexion.

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L’histoire des peuples autochtones au Canada constitue une véritable odyssée tragique, marquée par la tyrannie d’un colonialisme qui perdure encore et par la violence, la dépossession, le racisme, l’assujettissement et l’assimilation qui en sont le prolongement. Les injustices d’hier se sont traduites en un malheur permanent. Quant à la résistance, tantôt elle s’est laissée endormir au son des berceuses du régime, tantôt elle a fulminé bruyamment.

S’il y a une communauté qui connaît le poids des chaînes du contrôle colonial, c’est bien celle des Premières Nations.

Établis en « Amérique » depuis des millénaires, ceux qu’on appelle les autochtones ont dû traverser de nombreuses épreuves dans leur résistance aux fléaux de l’invasion des Blancs. Depuis le 16e siècle, la colonisation européenne a fait des ravages chez ces peuplades qui jusqu’alors, étaient maîtres de leur monde, ayant cultivé un sens aigu du partage et de la liberté ainsi qu’une relation profonde et respectueuse avec leur environnement naturel. L’arrivée des colons fut synonyme pour ces gens d’un bouleversement dramatique de leur art de vivre ; progressivement leurs coutumes autant que leur indépendance se sont amenuisés, jusqu’à les condamner à la mise en tutelle et à la folklorisation de leur existence.

Le 4 mai 1493, Alexandre VI,  dans sa bulle papale Inter Caetera [1] reconnaît aux souverains espagnol et portugais leur droit absolu de s’emparer par conquête de toute terre « infidèle », réputée terra nullius, qu’ils béniront. Terrae nullium, ou terres sans maîtres, parce que les Amérindiens, qui ne sont pas baptisés, sont vus non pas comme des êtres humains, mais comme des animaux sauvages : ils ne sauraient donc être maîtres de quelque territoire. Les autres royaumes chrétiens légitimeront également de cette manière leurs dominium et imperium, c’est-à-dire leur propriété sur les domaines coloniaux nouvellement acquis.

Or, la vision autochtone des choses contredit cette prétention des occidentaux à la possession de droit divin des terres américaines. Pour les indigènes, une terre se partage, mais ne se « cède » pas, puisqu’on ne peut tout d’abord la posséder ; au contraire, c’est elle qui nous « possède » et c’est elle qui est divine. Pas le pouvoir des hommes.

D’où le proverbe autochtone attribué au chef Sitting Bull : « La terre n’appartient pas à l’homme. C’est l’homme qui appartient à la terre. »

Et c’est là la pomme de discorde à l’origine de la plupart des conflits entre autochtones et visages pâles au Canada, depuis la révolte des Métis jusqu’à la crise d’Oka [2] en passant par les entreprises gouvernementales d’assimilation [3] et par le développement de l’exploitation hydroélectrique, minière et forestière de leur milieu de vie [4]. Chair à canon aux yeux de leurs « alliés » européens avec qui ils seront obligés de composer pour maintenir un certain rapport de force dans le contexte des guerres impériales ; victimes de pratiques génocidaires ; premiers à subir les affres de la guerre biologique avec les couvertures infectées d’Amherst [5] ; les « Amérindiens » se virent réduits par le truchement de la Loi sur les Indiens et autres bills « relatifs aux Sauvages »[6] [7] à un statut humiliant de pupilles de l’État, de bénéficiaires d’une fiducie gouvernementale aussi injuste qu’arbitraire, qui les éloigna durablement des terres œkoumènes réservées aux Blancs et les rendit prisonniers du passé, un passé réifié, récupéré et folklorisé par le système, le tout en exerçant sur eux un contrôle administratif indubitablement colonial. Autant de calamités qui eurent tôt fait de saboter leur cohésion sociale, culturelle, linguistique, spirituelle, politique et économique [8].

Séquelles de cette invasion barbare du Nouveau Monde telle qu’elles sont perceptibles aujourd’hui : un haut taux de pauvreté, un haut taux de suicides, un haut de dépendance à l’alcool, à la drogue et aux jeux ; un haut taux de violence, de criminalité, de grossesses en bas âge, bref un haut taux de souffrances…

Dans son conte philosophique Supplément au voyage de Bougainville [9] Denis Diderot, l’auteur de l’Encyclopédie, soutient que toute prétention à un droit de propriété naturel sur un bien mène forcément à des litiges et au vol ; d’une telle prétention ne peut que résulter la guerre et la violence. De cette violence guerrière, puis sociale et économique, les femmes sont d’ailleurs toujours les premières victimes. Pourtant, c’est sur ce crédo qui légitime la souveraineté absolue des hommes sur la nature, qu’a été construit notre monde libéral moderne. Rousseau [10] et Locke [11] insistaient sur le caractère sacré de ce droit « imprescriptible » à la propriété, qu’on peut d’ailleurs retrouver à l’art. 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen [12] qui a suivi la Révolution française. Même si cette conception voulant que l’être humain s’est vu conférer par la nature ou par dieu le pouvoir inaliénable de s’accaparer son environnement, cette conception, donc, date de bien avant le Siècle des Lumières, les droits d’usus, d’abusus et de fructus sur le monde puisant à la source du droit romain. En fait, les penseurs libéraux n’auront fait que « libéraliser » le dominium, la propriété, qui désormais ne bénéficierait non plus exclusivement à la couronne comme le voulait la tradition féodale, mais à tous les individus, – cela dit sans faire abstraction que dans les faits, c’est la bourgeoisie, la noblesse qui en tirera réellement profit pour ensuite asservir les classes sociales inférieures.

Dans l’architectonique kantienne, on retrouve également une réflexion sur la notion de possession. De la possession, Kant dit qu’elle peut être sinnlich (sensible) ou intelligibel (intelligible), selon le sens qu’on lui attribue. La possession sensible est l’expérience de « détention » d’une chose. La possession intelligible, c’est l’expérience idéée de possession, la transformation en une relation abstraite du lien détentionnel sensible qu’un individu entretient avec un objet ; de sorte que cet individu peut prétendre posséder cet objet en son absence ou lors même qu’il ne le détient pas directement [13]. De la possession intelligible à l’appropriation, suivant acquisition ou passation de titre personnalisé sur un bien, il n’y a qu’un pas, et ce pas, en droit occidental, c’est la prescription acquisitive.

Arbitraire, l’acquisition par l’homme de la souveraineté sur une chose fige, rend permanente, « statique », la possession. L’emploi ici du terme « statique » n’est pas naïf ; sa racine étymologique en grec ancien étant la même que le mot « État » : στα, « sta », signifiant originellement « être debout », mais qui renvoie à l’idée de « s’installer », de ne pas bouger. Enfin, en considérant a contrario l’antonyme « dynamique », il devient clair qu’il s’agit de fixer l’action, le mouvement. Ramenée à notre réflexion, cette notion se comprend ici comme étant la volonté de fixer la possession en la rendant du même coup exclusive. Le possesseur en vient à « personnifier » son objet, comme disait Hobbes [14]. Ces comportements, caractéristiques de l’espèce humaine et qu’aucune autre créature de ce monde ne saurait adopter, du moins à ce que nous sachions, ont pour corollaire la construction du pouvoir économique, puis social.

Si la propriété en général apparaît déjà problématique en elle-même, la prétention au droit à la propriété foncière l’est d’autant plus. Car, même au plan sensible, comment peut-on prétendre « détenir » une terre ? La revendication individuelle ou collective d’un droit sur un espace, qui s’accompagne de la défense de cet espace, constitue une notion purement abstraite et arbitraire.

À l’horizon de la systématisation de l’oppression due au phénomène de possession, l’on voit poindre l’aspiration sans fin des opprimés à la liberté et à la dignité, qui s’actualisera dans la réalité politique par tous les moyens possibles. Les autochtones ont su exprimer leur rejet de la domination blanche de mille manières. Cela étant, il est frappant de comparer l’évolution de leur mode d’appréhension de l’enjeu colonial au fil du temps.

Alors qu’initialement, leur culture et leur mode de vie généralement nomade ou semi-nomade leur refusaient de concevoir la terre comme pouvant faire l’objet d’une transaction [15], plus le temps avança, plus ils durent emprunter le langage du régime dominant pour faire valoir leurs intérêts et réclamer leur « souveraineté » territoriale, comme par exemple lors de la Crise d’Oka, où l’enjeu consistait en un conflit de souveraineté sur certains terrains dont une pinède et un cimetière. En 2008, l’Assemblée des Premières Nations du Québec, pour s’opposer au projet de Plan Nord du gouvernement Charest, a même voté une « Déclaration de souveraineté »[16]. Encore plus près de nous, la Confederacy of Treaty Six First Nations lançait qu’elle ne reconnaîtrait plus aucune loi fédéral sur le territoire des nations qu’elle rassemble [17]. À l’automne dernier, c’était au tour des Atikamekw Nehirowisiw de déclarer unilatéralement leur souveraineté [18].

Par la force des choses, les peuples autochtones furent donc obligés de se plier au nouvel ordre normatif érigé précisément pour les déposséder à tous égards. Mais il n’en demeure pas moins que ce langage de la propriété foncière de l’État national se révèle utile, puisqu’il fait écho aux règles de droit international relatives à l’autodétermination des peuples colonisés [19], malgré que celles-ci fussent bien évidemment fondées elles-mêmes sur le droit des Blancs… Voilà donc une stratégie efficace pour médiatiser et légitimer internationalement leur lutte, même si l’on peut y voir un certain sacrifice de l’héritage autochtone et un recul au plan de la philosophie politique.

Du reste, les autochtones continueront d’invoquer leurs traditions ancestrales pour se soustraire occasionnellement à l’application du droit en vigueur ou encore pour forcer le régime à admettre l’idée d’un pluralisme juridique véritable, qui reconnaisse la légalité de la conception aborigène du droit, même si ce pluralisme, fût-il constitutionnalisé, s’est jusqu’ici avéré largement insuffisant [20].

 Il y a quelques années, le mouvement Idle no More combinait ces deux philosophies (possessionnelles et anti-possessionnelles). Du répertoire d’actions oppositionnelles, qui comprenait grèves de la faim, manifestations [21] (notamment dans des centres d’achat [22]), blocages de voies ferrées [23], de stations[24], de routes [25] et de ponts (notamment frontaliers [26]), sit-in, sorties médiatiques, – on a même fait des appels à l’autorité monarchique [27] -, un certain nombre d’actions directes, etc., ressortait une tactique en particulier : celle de la manifestation culturelle. En effet, tout au long du conflit, les militants prenant part à ces actions se sont mis à chanter et à danser, célébrant ainsi la tradition autochtone.

Ce qu’il y a d’intéressant dans cette récurrence de manifestations solennelles et artistiques, c’est le renvoi à l’autorité morale du folklore amérindien pour légitimer la défense et la consolidation d’un dominium autochtone sur les terres autochtones, même si, paradoxalement, dans ce folklore amérindien, l’idée de souveraineté foncière n’existe pas et a toujours été combattue.

Ce rejet de l’idée que le monde ne soit jamais que l’imperium des hommes continue d’exister dans l’univers des idées et de l’art, mais rares sont ceux qui traduisent ce positionnement philosophique en une lutte politique. En général, les combats que se livrent les êtres humains ont pour finalité, non la liberté, mais la possession et par là, la puissance. Nous continuons de nous questionner à savoir si cela peut jamais changer.

Il existe des solutions, ici, maintenant, pour sortir de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons et qui a résulté des philosophies, nommément occidentales, prônant le viol de la Terre Mère. Il faut tendre l’oreille à la sagesse de nos frères et sœurs des Premières nations. Il faut retrouver en nous, au plus profond de nous-mêmes, nos racines autochtones et la voix de la paix qui nous habite, la paix avec la nature. Il faut retrouver notre identité, laquelle se révèle intimement liée au domaine où nous sommes, à la terre que nous aimons et qui nous fait bénéficier de ses fruits. Il faut songer réellement à établir un équilibre entre le pouvoir des hommes et le pouvoir des femmes, tourner la page sur le patriarcalisme; compenser collectivement pour la plus grande vulnérabilité de nos mères et de nos grands-mères qui devraient, comme dans la société autochtone traditionnelle, avoir réellement leur mot à dire sur les décisions qui se prennent souvent sans même qu’elles ne soient consultées. Il faut suivre les enseignements du Wampum à deux voies et du principe d’égalité, d’identité et de paix entre les peuples, qu’il sous-tend. Nous avons besoin d’une nouvelle entente commune avec les Premières nations qui pourrait jeter les bases d’un nouveau contrat social, d’une constitution d’un Québec libre, un Québec des peuples, considérant que le Canada nous a tous meurtris et continue de violer et de maganer notre territoire.

Vive la paix ! Vive la Terre mère ! Vive l’autodétermination des peuples ! Et vive l’indépendance !

Maxime Laporte,
Président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

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[1] Alexandre VI, Le Nouveau monde. Bulle Inter caetera, 4 mai 1493, http://mjp.univ-perp.fr/traites/1493bulle.htm

[2] Alanis Obomsawin, Kanehsatake 270 ans de résistance [documentaire], 1993

[3]  « Canada apology for native schools », BBC News, 11 juin 2008

[4] Richard Desjardins et Robert Monderie, Le Peuple invisible [documentaire], 2007

[5]  C. P. Stacey. « Amherst, Jeffery, 1er baron Amherst », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Université Laval, University of Toronto, 2000

[6] Loi sur les Indiens, L.R.C. (1985), ch. I-5

[7] J. Leslie et R. Maguire (dir.), Historical Development of the Indian Act, Department of Indian and Northern Affairs, Canada

[8] Forum socioéconomique des Premières nations, Rapport final, 25, 26, 27 octobre 2006, http://www.autochtones.gouv.qc.ca/publications_documentation/publications/forum-francais.pdf

[9] Denis Diderot, « Supplément au voyage de Bougainville, ou Dialogue entre A. et B. sur l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas », dans Œuvres complètes, éd. Assézat-Tourneux, Paris, Garnier Frères, 1875-1877, t. 2, pp. 193-250

[10] Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, Flammarion, GF, 2001

[11] John Locke, Traité sur le gouvernement civil, Paris : Garnier-Flammarion, Deuxième édition corrigée, 1992. Collection Texte intégral. Traduction de Davuk Mazel. 383 p. :

Tout homme possède une propriété sur sa propre personne. À cela personne n’a aucun Droit que lui-même. Le travail de son corps et l’ouvrage de ses mains, nous pouvons dire qu’ils lui appartiennent en propre. Tout ce qu’il tire de l’état où la nature l’avait mis, il y a mêlé son travail et ajouté quelque chose qui lui est propre, ce qui en fait par là même sa propriété. Comme elle a été tirée de la situation commune où la nature l’avait placé, elle a du fait de ce travail quelque chose qui exclut le Droit des autres hommes. En effet, ce travail étant la propriété indiscutable de celui qui l’a exécuté, nul autre que lui ne peut avoir de Droit sur ce qui lui est associé.

[12] Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789), http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/dudh/1789.asp

[13] Simone Goyard-Fabre, La philosophie du droit de Kant, Paris, Vrin, 1996

[14] Thomas Hobbes, Le Léviathan ou Matière, forme et puissance de l’État chrétien et civil, Paris, Gallimard, 2000, Traduction par Gérard Mairet, 1024 p. à la page 274

[15] Frédéric Deroche, Les peuples autochtones et leur relation originale à la terre : un questionnement pour l’ordre mondial, Montréal, Éditions L’Harmattan, 2008, 378 p.

[16] Remi Nadeau, « Plan Nord : Les Premières nations veulent déclarer leur souveraineté », La Presse, 27 novembre 2008

[17] “Treaty No. 6 First Nations do not recognize laws and enactments of the Government of Canada”, Communiqué de presse, 17 décembre 2012, http://www.idlenomore.ca/index.php/articles/latest-news/alberta-news/item/56-treaty-no-6-first-nations-do-not-recognize-laws-and-enactments-of-the-government-of-canada

[18] http://www.atikamekwsipi.com/fichiers/File/declaration_souverainete_signe.pdf

[19] Saint-James Anaya, Indigenous People in International Law, Second Edition, New-York, Oxford University Press, 2004, aux pages 97 à 128

[20] Andrée Lajoie, « Garantir l’intégration des valeurs minoritaires dans le droit, une entreprise irréalisable par la voie structurelle », Colloque international de McGill sur le fédéralisme, Montréal, 2002

[21] « Idle No More protests held across Canada », Cbc.ca, 11 janvier 2012, http://www.cbc.ca/news/canada/story/2013/01/11/idle-no-more-protests.html

[22] Terry Davidson, « Sun News : Idle No More protests goes countrywide ». Sunnewsnetwork.ca, 31 décembre 2012, http://www.sunnewsnetwork.ca/sunnews/canada/archives/2012/12/20121231-091239.html

[23] « Trains moving again after Idle No More blockade shuts rail line », CTV, 30 décembre 2012, http://www.ctvnews.ca/canada/trains-moving-again-after-idle-no-more-blockade-shuts-rail-line-1.1096057#ixzz2GbsyovYQ

[24] « Idle No More protesters pack Waterfront Station », CTV British Columbia News, 2 janvier 2013, http://bc.ctvnews.ca/idle-no-more-protesters-pack-waterfront-station-1.1099156

[25] Keith Laboucan, Keith, « Driftpile Cree Nation launched Idle No More Alberta highway blockade », Aboriginal Peoples Television Network, 18 décembre 2012

[26] « Idle No More targets Canadian travel routes », CBC News, 5 janvier 2012, http://www.cbc.ca/news/canada/story/2013/01/05/idle-no-more-saturday.html

[27] « Spence ne sera pas au sommet avec Harper », La Presse, 9 janvier 2013