The Story of Us (sic), oeuvre fantaisiste

À lire le programme du quatrième épisode de la série de la CBC​ qui sera diffusé dimanche soir, tout indique qu’on éclipsera entièrement les faits historiques pourtant centraux et incontournables que sont l’Insurrection de 1837-38, le Rapport Durham (1839), l’Acte d’Union (1840), l’incendie du Parlement de Montréal (1849), la désignation arbitraire d’Ottawa comme capitale du Canada-Uni, etc. –

Quant au premier Banquet de notre Fête nationale en 1834, n’en parlons même pas ; ce serait trop demander à ces ignares de première qui rient de nous tout en encaissant leur salaire subventionné à même nos poches!..
Décidément, il faut croire que ce documentaire, en lice pour remporter l’Oscar de la bêtise, constitue en réalité… une fiction, si ce n’est carrément une oeuvre fantaisiste!
L’aventure extraordinaire du peuple québécois et de l’Amérique française, riche de quatre siècles, les sacrifices douloureux de ceux et celles qui nous ont précédés, les injustices innommables que nous avons subies, les succès que nous avons remportés, TOUT cela n’a aucun sens, aucune valeur pour le Canada de 2017, cet étrange « pays » qui nous fait son cinéma en nous réduisant à des figurants de notre propre expérience historique.

En plus d’être une insulte à notre intelligence (et à celle des téléspectateurs canadiens-anglais à qui s’adresse supposément la série), cette éclipse totale de notre existence, quand on y pense, porte en elle une violence symbolique inouïe!
On ne saurait mieux illustrer l’urgence morale que naisse enfin notre vrai pays, notre seul vrai pays : le Québec! Car il nous faudra bien un jour résoudre ce dilemme fondamental qu’a si bien exprimé Shakespeare : « Être ou ne pas être? Telle est la question. »

 

Signature Maxime Laporte

Me Maxime Laporte
Président général
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal