Un peuple abandonné

Éditorial d’Yves Beauchemin paru dans le journal Metro du 2 novembre 2011.

Tout le monde sait que l’inquiétude des Québécois sur le sort de leur langue constitue un des principaux arguments en faveur de la souveraineté. Pour des raisons démographiques, le poids du Québec dans le Canada diminue inexorablement et son influence politique suit la même courbe. Or, moins on possède de pouvoirs, plus il devient difficile de défendre ses intérêts, et cela inclut ses intérêts linguistiques et culturels. Le simple bon sens ne nous dit-il pas d’ailleurs qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même?

En calmant les inquiétudes de ses compatriotes, le chef du Parti libéral diminue les chances des souverainistes de reprendre le pouvoir et augmente donc les siennes d’y rester (car on sait maintenant qu’il rêve d’un quatrième mandat). Advienne que pourra du français au Québec! Le goût du pouvoir semble l’avoir toujours emporté chez Jean Charest sur le goût du Québec. En huit ans, le gouvernement libéral s’est surtout fait remarquer dans le dossier linguistique par son inaction, sa mollesse et son cynisme. Des exemples? Il coupe dans les budgets de francisation pour les immigrants et instaure pour eux des cours d’anglais afin d’améliorer leur employabilité à Montréal. On voit de quel côté souffle le vent.

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