Une marche des Patriotes bigarrée

Article de Jean-Michel Nahas paru dans Rue Frontenac paru le 24 mai 2010.

«Les Patriotes voulaient la souveraineté à tous les niveaux», a affirmé Mario Beaulieu, soulignant du même souffle la popularité grandissante des événements organisés dans le cadre de cette journée de mai.

«Nous n’avons pas beaucoup de financement du gouvernement, a-t-il néanmoins déploré. C’est dommage parce que les Patriotes se sont battus contre la corruption et pour l’émancipation de ceux qu’on appelait les Canadiens-Français.»

Des drapeaux fleurdelisés, du Parti marxiste-léniniste et de Québec Solidaire se mélangeaient aux fanions nationalistes, ce lundi, à l’occasion de la marche de la Journée nationale des Patriotes de Montréal.

Quelques centaines de militants se sont déplacés pour l’événement organisé par les Jeunes patriotes du Québec.

Si l’indépendance de la province réunissait une bonne partie des gens présents, plusieurs ont profité du rassemblement pour manifester leur opposition au dernier budget de Jean Charest. D’autres se sont présentés en arborant des étendards aux couleurs du Canadien de Montréal.

Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste n’a pas semblé se formaliser des allégeances variées des marcheurs.

Des drapeaux fleurdelisés, du Parti marxiste-léniniste et de Québec Solidaire se mélangeaient aux fanions nationalistes. Photo Olivier Jean

«Les Patriotes voulaient la souveraineté à tous les niveaux», a affirmé Mario Beaulieu, soulignant du même souffle la popularité grandissante des événements organisés dans le cadre de cette journée de mai.

«Nous n’avons pas beaucoup de financement du gouvernement, a-t-il néanmoins déploré. C’est dommage parce que les Patriotes se sont battus contre la corruption et pour l’émancipation de ceux qu’on appelait les Canadiens-Français.»

Plus de confusion

Les militants interrogés s’entendaient tous sur le fait que la confusion entourant les célébrations de la journée des Patriotes – anciennement de Dollard et de la Reine – n’existait plus.

«C’est justement pour éliminer le brouillard que le gouvernement a fait de cette journée la fête des Patriotes», a dit Jean-Marc Labrèche, candidat indépendantiste dans Sainte-Marie-Saint-Jacques.

Photos Luc Laforce et Olivier Jean

«C’est une décision intelligente, car ça redonne un sens à la journée, a-t-il ajouté. Avant c’était folklorique, maintenant c’est officiellement le jour où on rend hommage à nos Patriotes.»

«Le peuple est en mouvement»

Geneviève Roger ne se montrait pas déçue de constater le peu de gens qui se déplaçaient pour cette journée, contrairement aux dizaines de milliers de personnes qui ont marché récemment contre le budget et dans le front commun syndical.

«L’important, c’est que nos élus sentent que l’insatisfaction est généralisée et que le peuple est en mouvement», a dit cette sympathisante du Parti marxiste-léniniste.

Avant que les militants n’entament leur marche sur la rue de Lorimier, tout près de la prison historique le Pied-du-Courant, le chanteur Daniel Boucher est venu réciter la lettre «Je meurs sans remords» que le Chevalier De Lorimier avait écrite avant d’être condamné à l’échafaud en février 1839.

Au moment où les marcheurs s’activaient, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, recevait le prix Louis-Joseph Papineau, au Gala des Patriotes, qui se tenait aussi à Montréal.

Cette reconnaissance est remise à un acteur qui a contribué de façon exceptionnelle à la cause souverainiste. Parmi les invités figuraient Jacques Parizeau, qui a récemment été hospitalisé pour une baisse de pression artérielle, due à un épuisement. L’ancien premier ministre du Québec a simplement déclaré aux médias présents qu’il se portait «mieux».

Lire l’article dans le site Internet de Rue Frontenac