La section dévoile une nouvelle plaque sur le monument érigé au Parc Nicolas-Viel

Montréal, le mardi 26 octobre 2010 : hier matin à 11 h 45, la Section Nicolas-Viel de la Société Saint Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) dévoilait une plaque apposée sur la face nord du monument érigé par la SSJB dans le parc Nicolas-Viel en 1915.

Le dévoilement a eu lieu en présence, notamment, de Mme Lisette Lapointe, députée de Crémazie, de MM. Mario Beaulieu, président de la SSJBM, Réjean-Paul Forget, représentant Mme Maria Mourani, députée d’Ahuntsic et Louis de Kinder, ancien président de la section locale de la SSJBM et historien local participant aux recherches sur ce sujet.

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Madame Lapointe et Monsieur Beaulieu ont souligné le travail de notre Section locale et l’importance d’assurer la mise à jour de nos connaissances et de les diffuser. Monsieur Beaulieu a rappelé que la SSJBM a soutenu la mise sur pied d’une coalition pour l’enseignement de l’histoire du Québec et qu’une des Fondations qui lui sont apparentées a soutenu la création d’une chaire universitaire, la Chaire Hector Fabre, pour renforcer notre corpus scientifique en la matière et soutient la Coalition pour sa diffusion.

10-10-25 06 Allocution de MB ph LD

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Le monument érigé par la SSJBM en 1915 affiche deux messages. Le premier, gravé sur la face sud commémore le tricentenaire de la première messe célébrée au Canada en présence de Samuel de Champlain le 24 juin 1615. Le second, gravé sur la face nord rappelle la mort du père Nicolas Viel et d’Ahuntsic dans les rapides de la rivière des Prairies en 1625.

Le second message a fait l’objet d’une mise à jour.

Tenant compte de recherches historiques plus récentes sur la tragédie de 1625 présentées par sa section Nicolas-Viel à la SSJBM, celle-ci lui a accordé son appui pour rendre le message compatible avec ces recherches. Il importait aussi que la SSJBM assure la cohérence avec un message gravé sur une autre de ses plaques apposée sur la façade de l’Église de la Visitation.

Le message de 1915 qualifiait Ahuntsic de « néophyte huron ». Affirmation non fondée sur des témoignages de personnes qui ont connu le P. Viel et Ahuntsic à cette époque. René Tellier, historien local bien connu, cite à ce sujet un missionnaire et compagnon de Nicolas Viel le frère récollet Gabriel T. Sagard écrivant sur la période où il était en Nouvelle-France.

Sagard affirme qu’Ahuntsic était un jeune français et un de leurs disciples. Il rapporte que les Hurons l’avaient surnommé « Auhaïtsique » et que l’on avait oublié son nom français. Cette information fournie par un témoin, non-contestée par d’autres, tranche la question : le compagnon de Nicolas Viel n’était ni Huron, ni néophyte.

Il était compatriote de Nicolas Viel, disciple des récollets et surnommé Auhaïtsique par les Hurons. Il était en mission comme ceux qu’il accompagnait et participait à l’œuvre commune, sans être religieux. Il était donc Français et missionnaire laïc.

Le message de 1915 affirmait que le père Nicolas Viel et Ahuntsic « furent jetés (dans les rapides de la rivière), (donc assassinés) par leurs guides païens » et leur donne le titre de « premiers martyrs canadiens ». La première affirmation est une accusation criminelle assorties d’une insulte ; le titre de martyre s’appuie sur la thèse de l’assassinat.

Selon M. Tellier, aucune de ces affirmations n’est corroborée par un témoin de la tragédie de 1615 ou une personne qui ait obtenu l’information directement de tels témoins. Il cite à ce sujet plusieurs historiens reconnus, notamment Lucien J. Campeau, o.m.i. et Marcel Trudel. S’appuyant sur des renseignements transmis par des personnes informées par des témoins, ces historiens rejettent les accusations de meurtre.

Selon eux Nicolas Viel et son disciple se sont noyés. Comme on n’a pas rapporté la présence de marques de sévices sur le corps de Nicolas Viel repêché quelques jours après l’évènement, rien ne prouve qu’il ait été « martyrisé ». Le corps du Père Viel a été par la suite inhumé à la Maison des récollets à Québec sans plus de questionnement. Comme rien de sérieux ne démontre qu’il y a eu meurtre et sévices, les accusations et affirmations ne sont pas fondées.

Nous ne souhaitons pas relayer des accusations non fondées ou des insultes envers nos concitoyens amérindiens. Nous les retirons donc de nos plaques et monuments. Nous avons aussi corrigé le nom unique de Huron qui leur a été imposé depuis 1915 et bien avant : nous les nommons comme Sagard écrivait qu’ils se nommaient eux-mêmes à l’époque : Hoüandate. En langage d’aujourd’hui, il produit à peu près le même son; mais on l’écrit comme ils le font eux-mêmes, soit Wendat. Comme Auhaïtsique devenu Ahuntsic par suite de la déformation anglophone du terme.

Voici le nouveau texte : Le 25 juin 1625 ont péri dans ces rapides, Nicolas Viel et son compatriote surnommé Auhaïtsic par les Hurons-Wendat. Ce lieu a depuis été nommé Sault-au-récollet. Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Section Nicolas-Viel.

09-12-01 01 Nouveau message installé ph GB

Pour publication immédiate.

Pj Photos prises sur le terrain le 10-10-25