Article de Gérard Bérubé publié dans Le Devoir et dans Vigile le 2 février 2012
Le premier ministre Stephen Harper s’est engagé sur une voie glissante en annonçant à Davos vouloir ouvrir le délicat chantier de la Sécurité de la vieillesse. L’indélicatesse est d’autant plus grande que ce programme, sensible aux personnes plus démunies, n’entraîne pas les mêmes contraintes budgétaires que ces pressions sur les finances publiques exercées par les régimes de pension des employés du secteur public. Et que dire de celui des députés fédéraux ? Y a-t-il « erreur sur le régime » ?
La crise européenne de l’endettement public sert bien Ottawa. Par crainte d’être éventuellement confronté aux mêmes chocs qui secouent la Grèce et le Portugal, le gouvernement Harper a d’abord réitéré l’importance de réduire de moitié, à partir de 2017, la part du fédéral au financement des coûts en santé. Le premier ministre canadien a ajouté au pelletage dans la cour des provinces en évoquant ensuite, sans aucun avertissement, une « nécessaire » transformation du programme de la Sécurité de la vieillesse (SV). Avec l’intention prêtée de faire passer de 65 à 67 ans l’âge d’admissibilité aux prestations. Ceux qui croyaient que la réflexion sur les régimes se limiterait à ceux des employés fédéraux et des députés…