Article de Anabel Cossette-Citivella publié dans Le Journal de Montréal le 21 octobre 2012
À la veille de l’Halloween, des décorations parlantes de zombies et de sorcières terrorisent… seulement en anglais.
«Puisque ce sont des produits disponibles sur le marché, il devrait y avoir une version en français et en anglais. Je trouve déplorable d’être inondés par des produits en anglais», lance Mario Beaulieu, président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Selon lui, des figurines unilingues anglophones, ça ne devrait pas être toléré par les consommateurs, et encore moins par l’Office de la langue française. La Charte de la langue française est claire : «Sont interdits sur le marché québécois les jouets ou jeux […] dont le fonctionnement exige l’emploi d’un vocabulaire autre que français», à moins que l’objet soit «culturel», donc que l’objet serait dénaturé par l’usage d’une autre langue que sa langue d’origine. D’ailleurs, les magasins Canadian Tire ont dû retirer leurs sorcières parlantes.
«Chez Party Expert, où l’on vend ce genre de décorations à moins de 10 jours de la fête de l’Halloween, on ne fait pas grand cas de l’unilinguisme des figurines. «C’est la langue du business!», lance Joe Malko, un vendeur. Puisque le matériel arrive des États-Unis, il est à moitié surprenant que les produits vendus ne respectent pas la Charte. Et comme les clients ne se plaignent pas, il n’y a pas vraiment lieu de s’inquiéter, selon lui.
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Pour Mario Beaulieu, il y a tout de même de l’espoir: «Si chaque citoyen prenait le temps d’acheter seulement en français, alors les commerces s’y adapteraient. Il faut dénoncer ces situations-là et je pense qu’on va y arriver. La pression populaire est influente.»