COMMUNIQUÉ DE PRESSE | SSJB DE MONTRÉAL | 07/11/2014
La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal dénonce le projet de monsieur Philippe Mailhot d’accoler un M et un L géants à la Croix du Mont-Royal pour former l’acronyme « MTL » en vue du 375e anniversaire de Montréal. Rappelons que c’est la SSJB qui en 1924 a érigé ce monument, dont la propriété fut transférée en 2004 à la Ville de Montréal.
«Ce projet a beau être «original», mais tout ce qui est original n’est pas nécessairement bon. Même si monsieur Mailhot est sans doute bien intentionné, il détourne manifestement le sens historique et patrimonial de cette installation protégée par la loi sur le patrimoine culturel, en en faisant un simple élément de marketing. Or, c’est avant tout par la valorisation de son histoire que Montréal rayonnera internationalement, non par des concepts de mise en marché qui la dénaturent», a affirmé Maxime Laporte, président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
«Justement, dans l’acte de cession notarié de la Croix par la SSJB à la Ville de Montréal, il y a un «attendu» voulant que cette dernière désire «mettre en valeur la Croix». Il est évident que la ville ne saurait se résoudre à altérer la symbolique de ce monument, ce qui serait certainement contraire à l’idée de la «mettre en valeur». C’est pourquoi je ne suis pas surpris que la Ville ne retienne pas le projet «MTL» et je l’en félicite.»
«Car, la Croix du Mont-Royal n’est pas un «t». Pas plus qu’elle ne constitue en 2014, un symbole purement religieux, au même titre que la croix blanche du drapeau québécois. La Croix représente les débuts et la permanence de l’aventure française en Amérique.»
«Elle rappelle de plus la fondation de Ville-Marie par Paul Chomedey de Maisonneuve qui, le 6 janvier 1643, a planté une croix au sommet de la montagne afin de rendre grâce à dieu pour avoir épargné la ville de la crue des eaux. Orientée vers l’Est, elle symbolise aussi l’appropriation de la ville par les francophones, jadis porteurs d’eau. En somme, elle est une manifestation monumentale de notre histoire et de notre mémoire nationale, et elle mérite le respect.»
«Il va sans dire, toute proposition de valorisation de la croix et de notre patrimoine historique, et non de dévalorisation, sera la bienvenue. Mais le Québec a un passé qui constitue le socle de notre présent et de notre avenir, et on commettrait une erreur en altérant l’héritage des géants qui nous ont précédés», a fait valoir monsieur Laporte.
Fondée en 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, qui a notamment pour mission de promouvoir l’histoire nationale, célèbre cette année ses 180 ans.