La statue rendant hommage à Camille Laurin vandalisée


Par CLARA LOISEAU | Journal de Montréal

Le buste de Camille Laurin, père de la Charte de la langue française, a été enchaîné, ce qui devient le deuxième épisode de vandalisme en trois mois.

«Je trouve ça vraiment insultant pour nous, pour le peuple québécois. Pour moi c’est un acte raciste, je suis resté estomaqué en voyant ça», dénonce Jacques Bertrand, un résident du quartier Ville-Marie, à Montréal.

Lundi, au passage du Journal, la statue du buste de Camille Laurin, aux coins des rues Sherbrooke et Saint-Urbain, portait encore une lourde chaîne autour de son cou.

Celle-ci était carrément attachée à l’arrière avec une petite corde, signe qu’elle a été mise là délibérément, estime Marie-Anne Alepin, présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB), qui qualifie le geste de «pitoyable».

«Là, c’est un signe clair : c’est un signe de soumission, c’est un enchaînement avec de vraies chaînes de métal et de la peinture, constate Mme Alepin devant la statue située à côté du siège social de l’Office québécois de la langue française. C’est très grave.»

 

Incompréhension

Par ailleurs, le 26 août était la journée du 40e anniversaire de l’adoption de la Charte de la langue française, ce qui pourrait avoir un lien, soulève Mme Alepin.

«On peut peut-être prétendre qu’il y a encore des personnes qui ont une espèce d’incompréhension face à cette distinction qu’a le Québec d’avoir une seule langue officielle qui est le français», poursuit la présidente de la SSJB.

Cette dernière ne comprend pas ce geste, puisque Camille Laurin, ancien député du Parti Québécois et ministre, n’est pas un personnage qui est contesté et qu’il a été, selon elle, plutôt rassembleur.

«En mai, la statue de Camille Laurin avait déjà été entartée. C’était un geste inusité de lancer un gâteau sur un personnage aimé qui n’a pas été contesté», affirme Mme Alepin.

 

Nettoyage

À la fin de l’entrevue, un citoyen agacé de voir cette chaîne autour du cou de la statue a décidé lui-même de l’enlever, mais en vain. Le citoyen mécontent, Marcel Choquette, a décidé d’enlever la lourde chaîne.  «Vive la langue française!» s’est écrié Marcel Choquette.

De son côté, Mme Alepin et l’équipe de la SSJB comptent aller nettoyer la statue ce matin, comme ils l’avaient fait au mois de mai dernier.