Article de Hélène Buzzetti paru dans le journal Le Devoir du 9 décembre 2013
« La très francophone Agence canadienne de développement international (ACDI), sise en territoire québécois, est destinée à être engloutie par le géant — et plus anglophone ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, ayant pignon sur rue de l’autre côté de la rivière des Outaouais. […]
M. Paradis entend profiter de la refonte de son ministère pour faciliter l’investissement privé dans les pays en voie de développement et qu’ainsi, les entreprises canadiennes deviennent de véritables partenaires.[…]
En entrevue avec Le Devoir, le ministre affirme que l’aide traditionnelle canadienne n’est pas appelée à disparaître, mais que celle-ci n’est peut-être pas la meilleure voie pour obtenir les meilleurs résultats.« Tout le monde s’entend pour dire : “Ce qu’on veut, c’est pas de la charité, on veut générer des revenus.” Et pour générer des revenus, il faut investir. […] Les gens veulent plus qu’un Band-Aid. Il faut aller plus loin. Les pays bénéficiaires nous le disent directement. Une bonne aide humanitaire, c’est une aide humanitaire qui dure le moins longtemps possible. » Or, le Canada verse l’aide de l’ACDI dans certains pays depuis plusieurs décennies…[…]
L’amalgamation de l’ACDI avec le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international sera l’occasion de procéder à cette refonte des objectifs de l’aide canadienne, dit-il.[…]
Et qu’en sera-t-il de l’image du Canada ? Pourrait-elle être ternie en s’associant à des minières dont la réputation internationale n’est pas toujours très reluisante ? Le ministre ne le craint pas. « Les actes répréhensibles, on va continuer à les décrier. S’il y a de la corruption, ils seront tenus criminellement responsables ici au Canada. Les standards environnementaux et sociaux devront être respectés. »