COMMUNIQUÉ
L’ANGLAIS PROGRESSE DANGEREUSEMENT
DANS LE COMMERCE ÉLECTRONIQUE À MONTRÉAL
La SSJB lance une recherche-action sur la situation du français dans plus de 1180 sites Internet d’entreprises de l’arrondissement Saint-Laurent
Près de 7 sites sur 10 unilingues anglais ou avec une page d’accueil en anglais seulement
Situation du français dans les sites Web
Montréal, 19 mai 2016 – La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, par la voix de son Président général Maxime Laporte, a dévoilé ce jeudi les résultats d’une recherche-action de monsieur Jean Archambault, Ph.D., concernant la langue du commerce électronique d’entreprises situées dans l’arrondissement Saint-Laurent et principalement dans son parc industriel. Monsieur Archambault est le même militant qui avait produit en 2012 plus de 300 plaintes reliées à la langue d’affichage des entreprises de ce secteur.
Résultats (entreprises du Parc industriel de Saint-Laurent ou TechnoParc)
Très approfondie, notamment en termes qualitatifs, l’étude de monsieur Archambault dresse un portrait vérifié de plus de 1180 sites Internet d’entreprises qui se qualifient essentiellement comme compagnies de fabrication, grossistes et distributeurs. Elle révèle les pourcentages de sites bilingues, unilingues anglais, unilingues français ainsi que la langue de leur page d’accueil dans le secteur étudié, qui est l’un des quartiers les plus névralgiques de Montréal eu égard à l’avenir du français, langue commune et langue du commerce.
Selon les résultats répertoriés du 4 au 15 février 2016, 31% des sites étudiés étaient unilingues anglais. 38,2% avaient une page d’accueil en anglais seulement. En comparaison, seuls 2,5% de ces portails étaient unilingues français, et 20,2% accueillaient les internautes en français.
D’autre part, parmi les sites «bilingues», plusieurs présentent des informations dans un français très approximatif, parfois traduit à l’aide de l’outil de traduction de Google.
Fait intéressant, depuis la recherche, une des entreprises étudiées, 123 Compute, dont le site était unilingue anglais, encourage maintenant la population, en anglais bien sûr, à signer la pétition pour l’abolition de l’OQLF sur sa homepage!
Une recherche d’actualité
Le lancement de cette recherche-action fait suite au refus de la Ministre Hélène David et du gouvernement libéral d’obliger les entreprises ayant des marques de commerce anglaises d’afficher un générique français au-delà des façades des places d’affaires, comme sur leurs sites web.
Elle s’inscrit également dans le contexte du dépôt le 14 avril dernier, d’une étude de l’Office québécois de la langue française (OQLF) portant sur un objet similaire. Cependant, cette étude de l’OQLF, fondée sur une méthode aléatoire, s’attarde aux commerces de l’ensemble des régions du Québec et se fonde uniquement sur les réponses de ces entreprises à une enquête téléphonique, sans aller sur le «terrain».
Ce qu’ils ont dit
L’auteur de la recherche, Jean Archambault, a fait valoir: «On aurait pu croire que le secteur des grossistes et distributeurs, dont le marché est essentiellement local, aurait fait plus de place au français puisque la clientèle est majoritairement francophone. Il n’en est rien.»
«D’autre part, on peut en conclure que les consommateurs francophones ont généralement accès à une information de moins bonne qualité, les sites Internet anglophones étant souvent mal traduits ou incomplets.»
Le Président général de la Société, Maxime Laporte a indiqué: «C’est là qu’on voit à quel point les politiques de façade du gouvernement libéral se révèlent insuffisantes en 2016, à une époque où le commerce électronique est omniprésent. Il n’y a aucune raison, par exemple, que les récentes modifications au règlement sur la langue du commerce et des affaires par la Ministre Hélène David, qui se contentent de donner bien mièvrement une saveur française aux devantures des magasins, ne s’étendent pas à l’intérieur des commerces ni sur les sites web des entreprises. C’est complètement superficiel.»
««Au point où on en est, nos élus et nos décideurs n’ont pas le droit d’agir en mollassons sur la question linguistique… C’est simplement irresponsable.»
«Sachant qu’à Montréal, la proportion d’individus travaillant dans le secteur privé généralement et uniquement en français est passée de 62,5 % à 43,7 % entre 1997 et 2010. Sachant qu’en 2010, seulement 12 % des travailleuses et des travailleurs utilisaient seulement le français. Sachant qu’à l’heure où on se parle, 200 000 nouveaux arrivants ne parlent pas français au Québec (IREC). Sachant que les francophones, même de langue d’usage, sont en voie de devenir minoritaires sur l’Ile de Montréal…»
Yves Dumas, le président du PQ Saint-Laurent: «Cette étude m’a convaincu que le français recule dans la circonscription Saint-Laurent. Il faut impérativement valoriser et faire respecter le français, langue commune à Montréal et au Québec, et limiter la progression de l’anglais par le cheval de troie du bilinguisme institutionnel. Monsieur le député de Saint-Laurent Jean-Marc Fournier devrait, pour une fois, déposer ses lunettes roses et se pencher sérieusement sur la situation.»
Fondée en 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est le plus ancien organisme de défense et promotion de la langue française en Amérique.
Source : Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
Pour information et demande d’entrevue (Maxime Laporte):
Claude Boisvert, responsable des communications
438-931-2615, [email protected]