«Ce genre de dérive se produit souvent au Canada anglais. Quand quelque chose venant du Québec dérange les certitudes de nos concitoyens anglophones, en l’occurrence l’impartialité de la Cour suprême, cela ne peut s’expliquer que par la xénophobie des Québécois. En bon français, on appelle ça du Québec bashing.[…]
Mais qu’importe la vérité. Plusieurs au Canada anglais vivent dans le déni. Indifférents au fait qu’Ottawa refuse de déclassifier plusieurs fonds d’archives sur la Constitution, ils préfèrent une histoire à l’eau de rose, celle d’un Trudeau héroïque nous ayant dotés d’une Charte qui protégerait nos droits et unirait le pays. S’il existe un mythe sur le rapatriement, c’est bien celui-là.[…]
Les juges ont en effet décrété que le consentement unanime des provinces n’était pas nécessaire, ce qui constituait un gain important pour Ottawa. Les fédéraux ont pu ainsi passer outre l’opposition des Québécois. Quand on sait que ce jugement a été rendu alors qu’au moins deux juges sur neuf ont violé le principe fondamental de la séparation des pouvoirs, comment peut-on conclure que le processus est valide ?»
Lettre de Frédéric Bastien
publié dans le journal Le Devoir le 17 juillet 2013
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