Le français sous surveillance

Article paru dans le site Internet de Radio-Canada le 29 novembre 2009.

« Actuellement, d’après les chiffres de Charles Castonguay, on intègre seulement 40 % des immigrants au français. Alors que, normalement, ça devrait être au moins 80 % et plus pour refléter la population du Québec. Alors, on est devant un problème collectif. »
— Yves Beauchemin

Un groupe pour la protection du français a officiellement été lancé dimanche en Montérégie. Lié au Mouvement Montréal français, le Mouvement Montérégie français veut lutter contre l’anglicisation de la couronne sud de la métropole.

L’auteur Yves Beauchemin, qui est le porte-parole du groupe et le président d’honneur, affirme que la langue française est en perte de vitesse à plusieurs endroits au sud de Montréal, comme Brossard, Châteauguay, Delson, La Prairie et Longueuil.

« Actuellement, d’après les chiffres de Charles Castonguay, on intègre seulement 40 % des immigrants au français. Alors que, normalement, ça devrait être au moins 80 % et plus pour refléter la population du Québec. Alors, on est devant un problème collectif. »
— Yves Beauchemin

Le mouvement entend donc faire la promotion du français dans cette région en participant à l’accueil et à la francisation des nouveaux arrivants.

La Montérégie est la troisième région qui compte le plus grand nombre d’immigrants au Québec. Si le groupe y voit un lien, il ne rejette cependant pas la faute sur ces derniers.

Yves Beauchemin explique que Québec s’adresse presque systématiquement en anglais aux nouveaux arrivants. Il met ainsi la faute sur « la mollesse du gouvernement Charest pour défendre le français et en faire la promotion ».

Pour sa part, l’ancien premier ministre Bernard Landry croit que le coeur de l’intégration culturelle passe notamment par la langue.

« Nous sommes une nation multiethnique, mais on ne doit pas devenir multiculturel. On ne doit pas faire l’erreur que le Canada a faite en mettant cela dans sa Constitution. »
— Bernard Landry

Le rassemblement de dimanche avait pour but de dénoncer les jugements de la Cour suprême, dont le dernier qui a invalidé en octobre la loi 104. Votée en 2002, elle fermait la porte aux enfants allophones qui entraient dans les écoles publiques anglaises après un passage dans une école privée.

Ce récent jugement de la Cour suprême n’a pas suscité de réactions populaires. C’est pourquoi les défenseurs du français, en fondant leur mouvement, essaient de se donner des moyens de convaincre et de mobiliser les Québécois, à défaut d’avoir une perspective vraiment claire des mesures qui seraient les plus efficaces.

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