Le chroniqueur Richard Martineau se dit épuisé par ma réaction et celles d’autres indépendantistes à la nomination du nouveau représentant de la reine au Canada. Il trouve que la nomination d’un fédéraliste à ce poste est logique et j’en conviens volontiers. Mais, comprenons-nous bien : l’ensemble de mon propos visait avant tout à dénoncer la fonction proprement dite de gouverneur général.
C’est sans doute l’habitude de voir les indépendantistes se faire taxer d’extrémisme à tout bout de champ qui m’a porté à utiliser le terme « fédéraliste extrémiste ». Je considère effectivement que les monarchistes auraient avantage à se garder « une petite gêne » et nommer des gens qui peuvent prétendre à un minimum d’objectivité envers l’option légitime qu’est l’indépendance du Québec. Ce n’est certainement pas le cas de M. Johnston, coauteur d’un ouvrage apocalyptique sur la « séparation » du Québec et coprésident du non à Montréal en 1995.
Dans son discours d’intronisation, il se décrit comme le digne successeur de Samuel de Champlain dont il partagerait les rêves! Je ne pense pas que le rêve de Champlain correspondait à une « Amérique du Nord Britannique » et à un Canada entraînant l’assimilation d’une majorité des descendants de la Nouvelle-France par des lois iniques interdisant l’enseignement du français dans toutes les provinces aujourd’hui majoritairement anglophones. Les ingérences du gouvernement fédéral pour affaiblir le français au Québec n’ont jamais cessé non plus. Qu’on pense seulement au dernier jugement de la Cour suprême invalidant la Loi 104.
Un sondage indiquait en 2009 que 86 % des Québécois sont pour l’abolition de la monarchie constitutionnelle. En fait, s’il y a un vrai scandale ici, c’est bien d’avoir à payer en silence pour d’inutiles représentants d’une monarchie britannique dont les Québécois ne veulent même pas.