L’indépendance du Québec est de plus en plus sur toutes les lèvres. En effet, depuis l’abolition du serment au roi, l’indépendance fraye son chemin sur la place publique.
De plus, l’initiative du Parti Québécois de présenter un budget de l’an 1 d’un Québec devenu pays a ramené la question nationale de manière remarquable.
On en a parlé dans tous les médias, et ce, pendant plus de deux semaines. Ça faisait bien longtemps qu’un tel phénomène ne s’était pas produit. L’indépendantiste que je suis a été emballée de revoir notre projet ainsi remis en avant-scène.
Fierté
Mais en même temps, il ne faudrait pas éclipser la raison première de faire l’indépendance du Québec. Dans toutes les discussions et tous les arguments techniques évoqués par les élus et les médias, il y avait effectivement un absent d’importance dans le traitement global de notre grand projet: les arguments qui touchent le cœur, le côté passionnel de notre cause. Je fais référence ici à ce qui traite de notre fierté, de notre histoire, de notre liberté collective, de l’idée de s’émanciper ensemble pour créer un nouveau pays et un pays en français!
Nous avons raison d’être fiers d’être Québécois. Cette fierté, qui est souvent mise à mal, mérite d’être honorée à chaque occasion. Le Québec, c’est une histoire passionnante. Ce sont également des valeurs de justice sociale, la plupart du temps avant-gardistes face à la grande majorité des autres pays.
Notre magnifique culture fait parler d’elle partout sur la planète. Le Québec a un accent, une saveur et une identité qui rayonnent. Nous sommes uniques. Il ne faut pas l’oublier.
Exister
Malheureusement, notre culture et notre langue sont en réel danger et c’est la mainmise du Canada qui nous empêche de les défendre correctement pour qu’elles puissent réellement cheminer au travers du temps. Imaginez que notre démocratie puisse avoir en main le pouvoir de décider par elle-même et de représenter ce que nous sommes réellement.
C’est surtout ça le projet de pays du Québec. C’est l’idée d’exister pour vrai. D’aller de l’avant en étant libres de nos actions. D’être nous-mêmes face aux autres et de cesser de se considérer comme petit. Nous sommes un grand peuple et je sais que nous sommes fiers de ce que nous pouvons accomplir collectivement. Nous n’avons absolument pas besoin d’être gouvernés par une autre nation, bien au contraire.
Présenter le budget de l’an 1 était un exercice nécessaire. Il est impératif de démontrer qu’un Québec indépendant serait non seulement viable et riche, mais qu’il serait aussi hautement souhaitable sur le plan économique et financier.
Alors maintenant que ces arguments mathématiques ont été présentés dans l’espace public, parlons de l’ultime raison de faire du Québec un pays: c’est d’abord et avant tout une affaire de cœur. Il ne faut jamais négliger les appels du cœur. La raison est un outil. Un outil absolument essentiel, qui permet que notre cœur et nos aspirations soient en harmonie.
Par : Marie Anne Alepin, présidente générale de la SSJB