L’Université Laval pourrait offrir plus de cours en anglais

Une réflexion à ce sujet doit se faire, affirme la rectrice, Sophie D’Amours

La rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, ici en entrevue avec Le Journal concernant le lancement de son nouveau plan stratégique en mars dernier, affirme que l’Université souhaite attirer les meilleurs étudiants étrangers, d’où la possibilité d’offrir éventuellement plus de cours en anglais.

 

 

Daphnée Dion-Viens | Journal de Montréal

La rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, ne ferme pas la porte à l’idée d’offrir davantage de cours en anglais pour attirer plus d’étudiants internationaux.

 

«C’est une réflexion qu’on a à avoir, c’est demandé dans certains secteurs, surtout aux études supérieures», a-t-elle affirmé au Journal, mardi, en marge du conseil universitaire.

Dans certains domaines, des étudiants provenant des quatre coins du monde travaillent dans des laboratoires «complètement multilingues», souligne la rectrice.

«Je suis ouverte à tous les modèles, je veux qu’on les étudie comme il faut, je veux qu’on prenne de bonnes décisions pour notre institution», précise MmeD’Amours.

La réflexion s’inscrit dans les efforts d’internationalisation de l’Université Laval, qui veut «attirer les meilleurs étudiants étrangers». La direction a d’ailleurs dévoilé mardi une nouvelle vidéo promotionnelle, disponible aussi en anglais et en espagnol.

Mme D’Amours assure toutefois que la bonification éventuelle de l’offre de formation dans d’autres langues – l’espagnol pourrait aussi en faire partie – ne se fera pas au détriment du français.

L’Université Laval offre depuis l’an dernier davantage de soutien en francisation, afin de permettre aux étudiants non francophones de maîtriser la langue de Molière, tout en poursuivant leur travail de recherche aux cycles supérieurs.

 

Le français, un atout

Le français représente d’ailleurs un atout pour l’Université Laval, selon MmeD’Amours, puisque les diplômés qui aspirent à une carrière aux quatre coins du globe souhaitent maîtriser plusieurs langues.

«Notre profil international se distingue de ce qu’on va retrouver dans d’autres pays, où les pratiques unilingues sont très présentes. Nos étudiants internationaux auront un bagage plus enrichi que ce qu’on peut retrouver ailleurs», affirme-t-elle.

Il est par ailleurs faux de croire que les étudiants étrangers représentent une manne financière pour les universités francophones.

Québec a récemment déréglementé les frais de scolarité imposés aux étudiants étrangers, si bien que les établissements universitaires peuvent désormais leur imposer les tarifs de leur choix.

Or, selon Mme D’Amours, le «potentiel économique» de cette déréglementation n’est pas si élevé, puisque les frais de scolarité dans «l’environnement francophone de l’enseignement supérieur» sont généralement faibles.

Dans ce contexte, l’Université Laval pourrait difficilement exiger des tarifs beaucoup plus élevés tout en attirant un nombre important d’étudiants étrangers, affirme-t-elle.

«Déficit de notoriété»

Mme D’Amours veut aussi travailler à mieux faire connaître l’Université Laval à l’international, afin de combler son «déficit en matière de notoriété».

C’est ce qui pourrait expliquer pourquoi l’établissement chute dans les classements mondiaux, malgré une performance académique «plus qu’enviable», selon la rectrice.

 

 

 

 

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