Lettre d’opinion parue dans La Presse, le 22 janvier 2014
Je me souviens trop bien de tous ces politiciens anglophones de l’Ouest canadien qui, lors du référendum de 1995, soutenaient favoriser le «non» à la souveraineté du Québec, par souci pour l’avenir du français. On se retrouvait donc dans une situation où des anglophones, issus de provinces où les ravages de l’assimilation des minorités francophones sont endémiques, prétendaient savoir mieux ce qui est bon pour les francophones du Québec que nous-mêmes.
Aujourd’hui, la députée québécoise chrétienne Maria Mourani et la députée québécoise musulmane Fatima Houda-Pepin divergent toutes deux profondément d’opinion avec leur ex-parti sur la meilleure façon de défendre les droits des Québécoises musulmanes. La première s’oppose à la limitation du port des signes ostentatoires dans la fonction publique au nom du respect des droits fondamentaux, alors que la seconde considère comme impérative cette limitation au nom de la neutralité de l’État et de la lutte à l’intégrisme religieux. En repensant à la campagne de 1995, j’ai l’impression que, quant à savoir ce qui est bon pour les Québécoises musulmanes, c’est la députée musulmane qui a raison.
Christian Gagnon, Montréal