Article de Martine Desjardins paru dans le Journal de Montréal du 5 décembre 2013
La charte et l’éducation
Cette semaine, les universités se succèdent devant la commission chargée d’évaluer les trois dernières années de leur gestion. Pour éviter de discuter de leur budget, plusieurs recteurs tentent de faire diversion en nous parlant de la position de leur université sur la charte. La position de leur université ? Pas tellement.
Si plusieurs d’entre eux ont vivement critiqué la démocratie étudiante, ils ne font guère mieux que leurs critiques en considérant l’avis de quelques dizaines de personnes pour l’opinion générale de leur établissement, et ce, sans référendum de consultation.[…]
Comment expliquer qu’une université qui se veut un grand lieu de recherche permette à son corps enseignant de faire autant d’entorses à l’objectivité et à la rigueur intellectuelle dans le contexte de son enseignement?[…]
Dire que le biais est légitime et même nécessaire au point de ne pas chercher à le diminuer dénote un manque flagrant de professionnalisme. Amener un biais politique ou religieux vient mettre une barrière dans la démarche réflexive proposée par le cursus universitaire.[…]
Si nous concevons que nos enseignants sont des professionnels, qu’ils ont une influence considérable sur l’éducation et le développement de nos enfants, pourquoi devraient-ils être exclus de l’application de la charte qui vise à traiter tout le monde de façon équitable? À assurer des valeurs d’égalité homme-femme? Ne devraient-ils pas plutôt être les premiers concernés? Je crois que oui.