Richard Martineau | Journal de Montréal
Ainsi, Doug Ford se fout des Franco-ontariens
comme de sa première bière.
Ça vous surprend ?
Moi pas.
COMME NEIGE AU SOLEIL
Ma belle-mère a vécu quatre ans à Ottawa.
Elle m’a dit que chaque jour, elle devait se battre avec les commerçants pour être servie en français.
Chaque maudit jour.
Sur le site de la CBC, on peut lire ce commentaire à la suite d’un reportage sur les coupes de Ford.
« Ouvrir une université francophone à Toronto est une absurdité et un gaspillage éhonté de fonds publics.
« Selon un recensement datant de 2016, il y a plus de gens qui parlent russe à Toronto que de gens qui parlent français (36 145 contre 35 440). Le français est la 12e langue la plus utilisée dans la ville de Toronto, et la 15e dans le grand Toronto.
« Les langues les plus parlées à Toronto sont l’anglais, le cantonnais, le mandarin, le tagalog (dialecte philippin), l’espagnol, l’italien, le portugais, le tamoul, le farsi, l’ourdou, le russe PUIS le français. »
Voilà.
Pour la plupart des Canadiens anglais, le français est une langue parmi d’autres, et les Canadiens français, une communauté parmi d’autres.
Pas plus importante que la communauté italo-canadienne, la communauté indo-canadienne ou la communauté pakistano-canadienne.
Les Canadiens français, l’un des deux peuples fondateurs du pays ?
« Pfffft ! vous répondront la plupart des Canadiens anglais. Arrêtons de regarder en arrière et regardons en avant. Le français est une langue qui se meurt au Canada…
« Jusqu’à quand devrons-nous nous accrocher au passé et maintenir ce mythe des deux peuples fondateurs ? »
UNE LANGUE DANS LE VINAIGRE
C’est comme la saucisse Hygrade.
Moins il y aura de Canadiens parlant français, moins on offrira des services aux francophones et plus la langue française périclitera…
C’est plate, mais c’est ça.
Dans quelques années, la langue française glissera au 15e rang à Toronto.
Puis au 20e.
Comment voulez-vous, après ça, leur dire que le français est plus important que l’italien, le portugais ou le farsi ?
Denise Bombardier avait tout à fait raison de dire que le français était en piteux état hors Québec.
Tout est une question de poids.
Et la francophonie hors Québec souffre de malnutrition chronique.
Comme dirait ma mère : « C’est tout petit et ça veut vivre… »
Bientôt, le français hors Québec sera comme les carrioles ou les grosses scies qu’on utilisait pour couper la glace.
Une relique d’un temps lointain.
Un artefact de musée.
LA HAINE
Rien de mieux pour attiser la haine des Canadiens anglais envers les francophones que de leur rentrer la langue française de force dans la gorge.
Il y avait tellement de commentaires haineux contre les francophones, sur une page du site de la CBC (Quebec government worried about elimination of Ontario’s French Language commissionner), qu’on a tout simplement décidé de retirer tous les commentaires…
Ça va être de plus en plus difficile de défendre le français hors Québec.
Bientôt, la question se posera…
« Qu’est-ce qui est le plus important pour les francophones vivant en Alberta, en Saskatchewan ou en Ontario ? Le lieu où ils vivent ou la langue qu’ils parlent ? »
Si c’est la langue, eh bien, faites vos valises et venez vivre au Québec.