Un 1er novembre, il y a 33 ans, René Lévesque nous quittait. Sa citation «…à la prochaine fois », résonne encore aujourd’hui de tout son sens. À nous de se rassembler autour de ce grand projet de liberté.
Le premier novembre 1987, l‘ex-premier ministre du Québec, René Lévesque , meurt terrassé par un infarctus. Pour les médias, ce décès est une occasion de faire le bilan de la carrière de Lévesque et d’évaluer le chemin parcouru par l’option souverainiste depuis la démission de ce dernier, en 1985. De grandes manifestations de respect marquent les cérémonies entourant les funérailles de René Lévesque , un des hommes politiques les plus respectés de sa génération.
Né à New Carlisle, en Gaspésie, René Lévesque a eu un parcours jalonné d’étapes importantes. Correspondant de guerre, puis animateur de l’émission «Point de mire» à la télévision de Radio-Canada, il fait son entrée en politique avec l’équipe libérale de Jean Lesage (1960-1966). Avec la fondation du Mouvement souveraineté-association (MSA), puis du Parti québécois (PQ), dont il devient le premier chef en 1968, sa carrière est désormais associée à l’ascension du mouvement souverainiste. La victoire du PQ, en 1976, et les deux mandats qu’il assume à la tête du gouvernement québécois (1976-1985), font de lui une des personnalités politiques les plus en vue au Canada. La défaite du «Oui» lors du référendum de 1980 le prive toutefois de réaliser la souveraineté du Québec, laissant inachevé l’objectif premier du PQ lorsqu’il se retire de la vie politique, en 1985. Son décès, à l’automne 1987, semble constituer un tonique pour les tenants de l’option souverainiste déçus par le ton modéré utilisé par le chef péquiste Pierre Marc Johnson. Celui-ci démissionnera quelques jours plus tard, une décision qui pavera le retour de Jacques Parizeau à la vie politique. Pour l’ex-ministre Bernard Landry, le décès de Lévesque : «c’est comme la perte d’un père. C’est extrêmement pénible. J’ai mangé avec lui la semaine dernière et il m’est apparu comme un homme serein, calme, rempli de projets et extrêmement optimiste quant au destin du peuple québécois. Il pressentait que quelque chose de grand pour le peuple québécois allait se produire sous peu. Jamais un homme politique n’a été si près de son peuple. Il avait le réflexe de prendre pour le petit peuple. C’est tragique qu’il s’éteigne à 66 ans. Il avait encore beaucoup à apporter. L’homme n’était pas vidé. Un des grands, d’esprit et de coeur.»
Source : Université de Sherbrooke – Bilan du siècle
En référence: Le Devoir, 2 novembre 1987, p.1 et 10.
En complément: René Lévesque, Attendez que je me rappelle…, Montréal, Québec/Amérique, 1988, 525 pages.