Les jeunes et l’indépendance

NIC PAYNE | HUFFINGTON POST QUÉBEC | 04/06/2014 | (CBR)

« Pour que le Québec vive sainement son identité,
il faut lui donner sa pleine indépendance politique.
Procéder à l’envers, c’est-à-dire cultiver
d’abord une identité nationale-provinciale
sans proposer concrètement l’indépendance,
c’est inscrire à même cette identité tous les complexes
et tout le malaise inhérents à la condition provinciale »
─ Nic Payne

 

─ […] Depuis maintenant une génération, le Parti québécois évacue le discours indépendantiste au profit d’un vague souverainisme de gouvernance provinciale qui sape la pertinence et la cohérence de notre mouvement. Cette absence d’engagement clair s’accompagne, bien évidemment, de l’absence de leaders forts et crédibles, en position de coaliser diverses tendances autour d’un objectif indépendantiste clair.

[…] S’il est vrai que la conscience nationale et l’identité sont des éléments essentiels de l’indépendantisme, il est dramatiquement erroné de croire que le repli dans le nationalisme provincial puisse mener à autre chose que davantage de provincialisme. On peut et on doit, certes, parler de nation en parlant d’indépendance; mais on ennuiera copieusement les jeunes, justement, en leur proposant des gadgets identitaires provinciaux pendant qu’eux rêvent d’universel. Ils sont jeunes. Or, c’est en vieillissant qu’on approfondit ses racines, qu’on les découvre, qu’on les apprivoise, qu’on en saisit toute la portée.

Pour que le Québec vive sainement son identité, il faut lui donner sa pleine indépendance politique. Procéder à l’envers, c’est-à-dire cultiver d’abord une identité nationale-provinciale sans proposer concrètement l’indépendance, c’est inscrire à même cette identité tous les complexes et tout le malaise inhérents à la condition provinciale; à l’aulne du nationalisme défensif provincial, bien tristement, tout ce qui appelle à l’identité québécoise devient synonyme de repli.

[…] les jeunes sont intéressés, et même avides, lorsqu’on leur présente l’indépendance pour ce qu’elle est vraiment: un geste d’épanouissement et de progrès, une porte qui s’ouvre sur le monde et sur l’avenir.

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