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ALÉNA: incertitude sur la conclusion d’un accord entre Ottawa et Washington d’ici dimanche soir

AFP / Journal de Montréal

 

Le suspense continuait dimanche sur la possibilité pour le Canada de conclure une entente avec les États-Unis sur la réforme de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) à temps pour respecter la date butoir fixée par Washington à minuit.

Les négociateurs canadiens et américains ont progressé et étaient tout près de parvenir à un accord, a affirmé dans l’après-midi sur son site le quotidien The Globe and Mail en citant deux sources, de part et d’autre de la frontière.

Selon ces sources, l’essentiel du travail est terminé, mais il reste des détails à régler notamment sur certaines formulations et sur les modalités d’une annonce officielle qui pourrait ne pas intervenir avant lundi matin, ajoute le journal

Le bureau du Premier ministre canadien a indiqué de son côté que les discussions continuaient et n’avoir rien à annoncer pour le moment.

Les discussions se déroulent par téléphone, les négociateurs canadiens, dont la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, étant restés à Ottawa, contrairement aux précédentes sessions de négociations.

 

Peter Navarro, conseiller du président américain pour le Commerce, a affirmé que les deux parties négociaient «de bonne foi» et que l’on connaîtrait le résultat des tractations au plus tard lundi matin.

«Je peux vous dire ceci: vous aurez demain matin des nouvelles, dans un sens ou dans l’autre, qui seront importantes et peut-être de nature à faire bouger les marchés», a-t-il dit dimanche sur Fox News, sans autre précision.

M. Navarro a rappelé que la date butoir était fixée à dimanche soir minuit, afin de pouvoir transmettre au Congrès le texte de l’accord. Une entente entre Washington et Ottawa permettrait au Canada de se joindre au nouvel ALÉNA déjà négocié entre les États-Unis et le Mexique.

 

Concessions sur le lait?

L’ALÉNA, un accord trilatéral liant les États-Unis, le Mexique et le Canada depuis 1994, est une des bêtes noires du président Donald Trump, qui l’accuse d’avoir causé la perte de millions d’emplois américains, notamment dans le secteur automobile.

Le président américain a répété ses critiques contre l’ALÉNA samedi devant ses partisans en Virginie occidentale, soulignant que le nouvel accord conclu avec le Mexique était «un bon accord pour les deux pays».

 

«Nous verrons ce qui se passera avec le Canada, s’ils se joignent (à l’accord) ils doivent se montrer équitables», a lancé M. Trump, en réitérant ses vives attaques contre les taxes protégeant le secteur laitier canadien.

Selon des sources citées par les médias, Ottawa serait prêt à des concessions sur son secteur laitier si Washington acceptait l’exigence canadienne d’un maintien du mécanisme de règlement des conflits de l’ALÉNA (chapitre 19).

Le point le plus difficile dans les discussions du week-end a, selon le Globe, été la demande canadienne que Washington lève les droits de douane imposés sur l’acier et l’aluminium et accepte de ne pas en imposer sur l’importante industrie automobile canadienne, une menace régulièrement brandie par le président américain.

Plusieurs dates butoir sont toutefois déjà passées sans conclusion et le Premier ministre Justin Trudeau, tout comme Mme Freeland, ont répété régulièrement que pour le Canada, pas d’accord valait mieux qu’un mauvais accord.

Le calendrier électoral complique les choses pour les négociateurs canadiens. Des concessions sur le secteur laitier seraient très mal accueillies au Québec, qui est appelé aux urnes lundi pour désigner le prochain gouvernement de la province francophone.

Les principaux partis québécois et les organisations d’agriculteurs défendent fermement le système de «gestion de l’offre», qui contrôle la production et le prix du lait et de la volaille et assure des revenus stables aux agriculteurs canadiens.

 

 

 

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