Attentat au Metropolis: la SSJB pointe les médias anglophones

Article de Pierre André Normandin publié dans La Presse le 6 septembre 2012

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La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal accuse les médias anglophones d’avoir instauré un climat de peur «déclencheur» de l’attentat contre le rassemblement du Parti québécois mardi soir, une sortie aussitôt dénoncée par la communauté anglophone.

«L’attentat politique survenu au rassemblement du Parti Québécois le 4 septembre dernier est un acte isolé de folie, mais il a eu néanmoins un déclencheur socio-politique», écrit la SSJB. En entrevue, son président, Mario Beaulieu, affirme que les médias anglophones «doivent porter la responsabilité de ce climat de peur qui est propice à l’arrivée de ces gens là», en référence au tireur, Richard Henry Bain.

La SSJB cite en exemple le quotidien montréalais The Gazette et les journaux canadiens National Post et Globe and Mail. L’organisation souverainiste accuse ces médias de diffuser «sans retenue des commentaires carrément haineux des lecteurs qui ne se gênent pas de faire des parallèles avec les mouvements fascistes et néo-nazis». L’organisation souverainiste ajoute qu’«on traite les souverainistes québécois ou ceux qui veulent renforcer la loi 101 de franco-suprémacistes, d’intolérants, d’anglophobes, de faucons, de radicaux, d’idiots fermés d’esprit, qui veulent assimiler, détruire et qui méprisent les minorités».

Le flot de courriels haineux reçus par la SSJB depuis le début de la campagne électorale aurait considérablement augmenté, selon Mario Beaulieu, qui blâme les médias anglophones.

Paradoxalement, la SSJB indique dans son communiqué que, «pour qu’il y ait un débat démocratique et respectueux, il faut utiliser d’autres moyens de communiquer que de se culpabiliser ou de se diaboliser mutuellement.» Mario Beaulieu se défend de vouloir trouver un coupable pour la fusillade. «On n’accuse pas les médias anglophones comme tels, mais on dit que c’est assez. On ne traite pas les anglophones de xénophobes et on n’a pas à se faire traiter de la sorte. Ça crée un climat d’insécurité et de peur propice à ce genre d’événement.»